"Crise ou pas crise", les affaires continuent dans l'immobilier de luxe

Luxe | Publié le 15/10/2008 09:08:45
Avec de richissimes clients prêts à débourser plusieurs millions d'euros pour un appartement sur la Côte d'Azur ou dans les beaux quartiers de Paris, le marché des résidences de luxe en France est épargné par la crise qui frappe de plein fouet le reste de l'immobilier.

"Crise ou pas crise, des acheteurs exceptionnels, il y en a, et les affaires continuent", affirme Emile Garcin, agent immobilier spécialisé dans ce créneau: "les clients manquent simplement un peu d'euphorie, et ils se mettent à négocier, ce qu'ils ne faisaient pas". Depuis la crise, certains "finissent même par renoncer et refusent d'acheter" un bien trop cher, explique M. Garcin. Mais la demande, qui reste largement supérieure à l'offre, protège le secteur de la baisse des prix à l'oeuvre sur le reste du marché immobilier.
Les richissimes clients, principalement des fortunes étrangères, ont au contraire élargi leur terrain de chasse habituel: centre de Paris, Côte d'Azur ou Côte Basque. "Biarritz découvre les Russes, qui commencent même à regarder des propriétés dans l'arrière-pays... sans vue sur la mer", relève M. Garcin."Une toute nouvelle clientèle chinoise" est arrivée sur le marché, se réjouit-il. Il vient de vendre à l'un de ses représentants une propriété bordelaise de 12 millions d'euros.
Les Américains qui achetaient des biens autour d'un million d'euros, ont par contre "disparu" avec la baisse du dollar par rapport à l'euro, constate-t-il, même si les plus fortunés d'entre eux restent très actifs."Entre Toulon et La Ciotat, le haut de gamme est le secteur de l'immobilier qui ne souffre pas", constate pour sa part Bernard Papazian, responsable du réseau Orpi dans le Var.
Ses clients? Plutôt des Français, proches de la retraite, "et pas vraiment touchés par la baisse du crédit", explique-t-il. Une vue exceptionnelle sur la mer, protégée du mistral, peut les convaincre de payer "40% plus cher". Paris, avec un mètre carré qui ne franchit pas les 20.000 euros dans les zones les plus recherchées, est "relativement bon marché pour les plus fortunés", comparé aux 50.000 euros de certains quartiers de Londres, voire aux 90.000 euros autour de la Place Rouge à Moscou, explique Guy Neplaz, spécialisé dans l'immobilier de luxe dans la capitale. Ces transactions de plusieurs millions d'euros représentent moins de 5% du marché parisien, mais là encore, les demandes sont nombreuses et les offres rares: une dizaine de biens seulement atteignent les vingt millions d'euros, selon Florent Tridera, qui tient une agence à Paris.
Dans le très haut de gamme, les clients, principalement des étrangers, sont à la recherche de services de gardiennage, de salon de réception privatifs, ou d'adresses prestigieuses. Particulièrement demandés dans la capitale, les quartiers "mythiques" comme l'Ile Saint-Louis, les VIe, VIIe ou VIIIe arrondissements et leurs hôtels particuliers.
C'est parfois un détail qui séduit l'acheteur. Florent Tridera a convaincu un client de payer "trois millions d'euros de plus": son appartement avait appartenu au présentateur de télévision Arthur. Pour ces immenses fortunes, la crise "n'est pas "un problème", explique M. Nepaz, qui propose pour 11 millions d'euros un triplex de 350 m2, dans le XVIe arrondissement. A ce prix, la vue sur le Bois de Boulogne "est exceptionnelle", assure-t-il.

Pour continuer de développer le marché de l'hyper luxe, M. Nepaz rêve pour Paris de nouvelles "résidences avec une offre de services élargie". De véritables palaces avec appartements privatifs, qui attirent déjà les grandes fortunes dans d'autres métropoles.
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