48H de mode à Lille : Focus sur 3 jeunes marques
JeunesCreateurs | Publié le 23/09/2013 17:22:16
Interview House of Vice
House of Vice c'est deux créateurs : Amandine et Aurélien. Deux personnalités atypiques qui se sont bien trouvées pour former House of Vice. L'univers de House of Vice se décline dans toutes les pièces du vestiaires : sacs, bracelets, robes, vestes, blousons ... Chaque pièce est quasi unique, réalisée à la main dans l'atelier lillois de la marque. La marque séduit une large clientèle attirée par la créativité et l'originalité de ce vestiaire inédit.La marque a reçu le Prix Coup de cœur du public doté d'un chèque de 5 000 euros.
1- Quel est votre parcours professionnel ?
Alors nous on n'a pas vraiment fait d'école de mode mais plutôt des écoles d'Art et on a surtout parcouru le monde pour essayer de nous faire des expériences. C'est ce qui nous rassemble. On a beaucoup travaillé chacun de notre coté avant House of Vice. Nous sommes des autodidactes dans la mode.
2- Comment définiriez-vous vos créations ?
Elles sont instinctives. On ne fait pas de dessins. On travaille avant tout la matière. C'est des expérimentations continues. Je ne vois pas quelle étiquette on pourrait mettre sur nos créations, ça vient de nos tripes. Nos créations inspirent aussi une certaine légèreté et joie de vivre.
3- D'où viens votre inspiration ? Des créateurs en référence ?
On aime bien l'esprit new-yorkais de Proenza Schouler, je les trouve très malins et ça ressemble beaucoup à notre façon de faire. On aime aussi la liberté et la légèreté d'Alber Elbaz chez Lanvin. Aurélien est lui plus inspiré par le meuble comme le mouvement Memphis, le design des produits. Sinon pour les inspirations nous sommes de vraies éponges, on tire profit de ce qui nous entoure, aussi bien les bonnes comme les mauvaise sensations. On s'intéresse comme beaucoup au cinéma et à la musique mais la plupart du temps il suffit d'observer les gens, la nature. Sinon comme on fonctionne à deux on fait pas mal d'essais, c'est très spontané.
4. Que pensez-vous de l'événement "48H de mode à Lille" ?
C'est vraiment une méga chance pour nous, on vient ici depuis le début c'est donc la cinquième fois qu'on est là. On s'est rencontré ici. C'est un événement pointu mais pas du tout élitiste qui permet au grand public de découvrir la mode sans pour autant la vulgariser. C'est participatif c'est festif, c'est une super belle initiative. C'est vraiment une grande chance de défiler avec un directeur artistique qui travaille également pour Chanel et Hermès et qui s'occupe de nous pour cet événement avec des mannequins de qualité. Tout ça dans la bonne humeur.
5 - Vos projets ?
On aimerait bien trouver une boutique avec d'autres marques, faire des événements. Un concept store dans le centre de Lille qu'on aimerait bien gérer à plusieurs. Faire de nouvelles collaborations dans plein de domaines. Surtout ne jamais s'ennuyer. Se faire plaisir avant tout. <
Interview Demeure
Diplômée de l'université d'arts plastiques de Toulouse et des beaux-Arts de Barcelone Charlotte Cazal est l'initiatrice de la marque Demeure. L'art du fait main et la passion du textile sont des traditions qui se transmettent de génération en génération dans sa famille.
Charlotte et ses associées, Julie Armenaud et Marion Duprat ont choisi d'installer leur première boutique à quelques encablures du Musée La Piscine à Roubaix.
La marque a reçu le Prix Maison de Mode doté d'un chèque de 10 000 euros.
1- Quel est votre parcours professionnel ?
En fait moi j'ai commencé par la musique classique où j'ai fait carrière pendant 6 ans. J'ai glissé naturellement vers la mode parce que ça faisait parti de mon patrimoine familial, c'était un domaine que je connaissais bien. J'ai travaillé dans le stylisme, j'ai commencé à Berlin en faisant quelques expérimentations pendant trois ans. On a développé notre concept et finalement on s'est installé en France après notre étude de marché.
2- Comment définiriez-vous vos créations ?
Extrêmement originales et en même temps très simples. On est sur un produit assez compliqué car recyclé, on fait du print mais cela n'en est pas vraiment. On fait de vraies recherches. Quand au style on essaye de proposer des pièces que l'on peut porter tous les jours. Un peu strictes, un peu habillées.
3- D'où viens votre inspiration ? Des créateurs en référence ?
On peut citer Alexander McQueen pour l'approche sculpturale, Martin Margiella pour la récup, Damir Doma, j'aime beaucoup sa vision de la femme. J'aimerais beaucoup aller vers l'androgynie et démarrer des collections homme plus tard. On aime bien aussi Louise Bourgeois. Je suis beaucoup la mode et l'art mais j'essaye aussi de mettre une certaine distance en m'intéressant au cinéma à des livres, à la musique. J'aime bien l'idée d'être un peu "à côté" .... Je m'inspire aussi beaucoup du Japon et de la philosophie.
4. Que pensez-vous de l'événement "48H de mode à Lille" ?
C'est vraiment fantastique. On a été pris en main magnifiquement par des professionnels. On est à la fois intimidé et heureux. Avec "Maisons de mode" on a un vrai accompagnement par la suite, de vrais outils pour démarrer.
5 - Vos projets ?
On a deux collections qui sortiront en mars prochain. On va proposer des collections capsules avec des artistes, dont un belge pour les prints. En fait on a plein de projets ...
Interview Clivia Nobili
Clivia est une autodidacte. Son parcours est atypique pour cette marseillaise qui a déjà pas mal d'expériences malgré son jeune âge. Aujourd'hui c'est dans la mode qu'elle s'épanouie avec sa marque Clivia Nobili. Une marque qui s'inspire du vêtement de travail et qui propose de magnifiques pièces dans un univers singulier.
Clivia a reçu le Prix de la Fédération française du Prêt à Porter.
1- Quel est votre parcours professionnel ?
J'ai commencé lorsque j'avais 17 ans en étant assistante attaché de presse chez Lee Cooper, mais la grande rencontre c'était en 1991 en étant assistante attaché de presse chez Yohji Yamamoto jusqu'en 94. Puis je suis parti à New York où j'ai pris des cours de dessin au FIT (Fashion institute of technology), je suis rentré en France où j'ai fait une courte formation, je suis parti dans le cinéma où j'ai fait divers boulot. Puis à 33 ans j'ai monté ma marque. Tout ça c'est le parcours de quelqu'un sui s'est cherché, formé, car j'avais le complexe du cancre .... N'ayant pas fait d'école ou d'étude, mais j'avais une vraie passion pour le vêtement. La mode c'est beaucoup de métiers et j'ai mis du temps à savoir ce que je voulais et ce que je pouvais faire. Finalement la création est venue en dernier. Ensuite il a fallu du temps pour trouver quel était mon mode de création. Le fait de devenir maman de jumeaux m'a aussi incité à me lancer.
2- Comment définiriez-vous vos créations ?
Je sui très inspirée par le monde du travail pour son côté esthétique, visuel, économique, politique, social. J'aime le côté un peu révolté. Des inspirations que l'on trouve dans des vieilles photos. J'aime surtout le toucher et le côté fonctionnel de ces vêtements. Ce côté patiné, ces vieilles et belles matières. Ce savoir-faire.
3- D'où viens votre inspiration ? Des créateurs en référence ?
Bien évidemment j'ai un grand respect pour Yohji Yamamoto qui m'a montré que la mode n'était pas que esthétisme, elle pouvait être aussi intellectuelle. J'aime aussi beaucoup agnès b. Moi j'aime le côté pratique et pas ostentatoire du vêtement. Dries van Noten pour ses imprimés et ses coupes impeccables et Christophe Lemaire, aussi bien lorsqu'il était chez Lacoste que maintenant chez Hermès.
Sinon cette saison je me suis inspirée de la Ruée vers l'or, les 49ers ...
4. Que pensez-vous de l'événement "48H de mode à Lille" ?
J'ai fait partie des premières à bénéficier des "48H" parce que je suis parti de Marseille pour intégrer le dispositif Maisons de mode. J'ai trouvé ici une vraie famille. L'équipe ici a un regard très positif qui nous tire vers le haut. Je ne peux être qu'emballée. Il nous donne quelques trucs et c'est à nous d'en faire quelques chose de très bien.
Chaque saison je me dis cette année il faut vraiment que je les épate.
5 - Vos projets ?
Comme je m'inspire du vêtement travail je me suis fait rattraper par ce domaine et du coup je dessine des vêtements professionnels comme les hôtesses de Lille Grand Palais. Cette année j'ai été contacté par un hôtel à Arles pour lequel je vais dessiné les tenues du personnel. Cette activité est maintenant devenue importante pour moi et pour ma marque. C'est un honneur pour moi de faire des vêtements pour le travail afin que les personnes soient bien dans leur tenue.
Reportage par Marie Joe Kenfack
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