Augmentation mammaire esthétique : où en sommes-nous ?
BeauteSante | Publié le 22/12/2008 09:16:52
En cette période de fin d’année où certaines d’entre vous vont peut être choisir comme résolution pour 2009 de changer de poitrine et opter pour une augmentation mammaire, nous avons décidé de faire un point sur ce sujet avec les conseils du Docteur Thierry Ktorza, chirurgien plasticien, qui fait partie des 700 chirurgiens qualifiés en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique par le conseil de l'ordre des médecins.
Dans un premier temps nous voulions faire un point sur une technique qui fait de plus en plus parler d’elle : l’injection de graisse autologue. Une technique qui n’est pas conseillée par l’Ordre des médecins. Pour le Dr Ktorza cette technique est surtout utilisée pour combler les tissus. « Il existe différentes applications pour cette technique et à différents endroits du corps humains notamment lorsqu’on a besoin de combler des espaces vides comme par exemple sur les jambes ou le visage dans le cadre par exemple d’une reconstruction de la face en conséquence d’une trithérapie liée à un traitement pour lutter contre le Sida. »
Une technique d’injection de graisses qui peut-être également utilisé en reconstruction du sein. « On utilise l’injection de graisse autologue dans le cadre d’une reconstruction mammaire après par exemple un cancer du sein quand on a besoin de combler de façon complémentaire à une prothèse pour refaire un sein. » Cette technique est donc utiliser pour réaliser des retouches sur des asymétries de résultats ou corriger de petits défauts du décolleté par exemple.
Il faut savoir que cette technique est assez lourde avec un mode opératoire long puisque cette graisse est prélevée dans l’organisme de la patiente (sur les cuisses, le ventre, les bras, les genoux, etc...). Elle est ensuite purifiée par centrifugation et réinjectée au niveau des seins.
Une technique qui a peu d’avenir dans le cadre de chirurgie esthétique de confort notamment pour une augmentation mammaire significative. Il est bon à savoir que cette technique n’est pas cautionnée par les organismes officiels car peu d’études existent sur les conséquences de cette technique notamment pour le dépistage du cancer du sein. A aujourd’hui on ne sait quelles interférences peut avoir la graisse au contact de la glande mammaire.
« De plus cette méthode demande un apport en graisse conséquent qu’il est difficile de trouver chez une patiente qui souhaite une augmentation mammaire. En générale les femmes qui consultent dans le but d'augmenter le volume de leurs seins sont de corpulence fine avec peu de graisses disponibles à injecter dans les seins. »
Cela reste également très coûteux puisqu’il faut retirer la graisse, la traiter et la réinjecter c’est beaucoup plus onéreux qu’une prothèse classique. Pour le Docteur Ktorza, une technique qui n’est pas promis à un avenir sérieux.
Côté nouveauté concernant l’augmentation mammaire, une technique proposée par le Laboratoire Q-med permet de réaliser des augmentations mammaires par injection d'acide hyaluronique (le produit disponible est le Macrolane).
« Cette technique est très nouvelle, il s’agit d’injecter dans le sein un acide hyaluronique à haute densité destiné à l’augmentation mammaire esthétique. Cette injection est réalisée sans interventions chirurgicales même en dehors d’un cabinet médical. Mais il faut savoir qu’il ne s’agit pas d’un geste anodin car on injecte en moyenne au maximum 100 ml par sein de ce produit pour lequel il faut faire une anesthésie locale ce qui n’est pas négligeable. Nous ne sommes pas dans le cadre d’une intervention chirurgicale à proprement parlé mais cette injection n’est pas non plus une simple piqure. »
100 ml de ce produit représenterait une augmentation mammaire de 200 ml ce qui est une augmentation très faible, en moyenne en implant mammaire traditionnel le plus souvent utilisé représente 300 ml d’augmentation. Cette technique est donc limitée dans le volume possible pour le sein.
« De plus ce produit est temporaire il ne reste pas de façon définitive dans le sein, il a une durée de vie d’environ un an et demi sachant que le gel part progressivement. Une technique relativement onéreuse puisque la première injection coute aux environs de 3 500 euros, au bout d’un an et demie il faut conforter le traitement et cela coute 2 500 euros et encore le refaire un an et demi après. Sur 3 ans on est déjà à plus de 8 000 euros quand aujourd’hui une augmentation mammaire traditionnelle par implant est à 3 500 euros pour un traitement définitif. »
Le gel transparent Macrolane vient de recevoir son agrément européen pour l'augmentation mammaire. L'acide hyaluronique est contenu naturellement dans le corps. L'acide hyaluronique injecté dans le cadre de ce traitement est synthétisé en laboratoire.
Pour le Docteur Ktorza le problème de chirurgie ou pas chirurgie pour une augmentation mammaire n’est pas un vrai problème. « Aujourd’hui le fait de faire une anesthésie générale chez une patiente jeune et en bonne santé n’est pas un problème. L’intervention pour des implants mammaires ne dure en moyenne qu’une heure et il est très rare de rencontrer des complications. »
Aujourd’hui il existe finalement aucune technique convaincante pour remplacer les implants mammaires classiques qui ont l’autre avantage d’être une opération totalement réversible c’est à dire que si dans deux ans vous en avez assez du volume de vos seins vous pouvez demander le retrait des implants.
Un choix qui doit donc être mûrement réfléchi sachant que les patientes des chirurgiens plasticiens sont déjà « de très jolies femmes ».
Par MJ. Kenfack
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