Beauté réelle ou factice des Sud-Coréennes

BeauteSante | Publié le 10/06/2013 09:03:14
Les Sud-Coréennes accros à la chirurgie. Le sujet avait déjà défrayé la chronique ces dernières années, les études révélant que le pays recense le plus fort taux d’intervention chirurgicales à but uniquement esthétique dans le monde.
Ci-dessus : Uhm Jung-Hwa, actrice, chanteuse pop, et mannequin sud-coréenne, considérée comme l'une des femmes les plus influentes dans le divertissement coréen. Elle est aussi mannequin de lingerie.
Le débat vient d’être relancé après la mise en ligne par le site Reddit de la photographie de vingt candidates au concours de Miss Daegu 2013 (qui est la ville natale de la chanteuse Kimera pour celles qui suivent l’actualité pop coréenne). Depuis, le buzz enfle sur la toile. Pourquoi ? Parce que l’on dirait des clones. Elles sont toutes belles, belles comme le jour (comme le chantait si bien Claude François). Certes, mais aussi un peu effrayantes… de ressemblance. C’est normal, même si cela n’est pas naturel. Pour correspondre au modèle de beauté en vigueur dans le pays, les femmes n’hésitent pas à passer par la case bistouri. Elles seraient une sur trois à y avoir eu recours selon différentes enquêtes. Et la très sérieuse International Society of Aesthetic Plastic Surgery (ISAPS, 2009) donne un taux de 74 actes pour 10 000 habitants soit près du double que celui recensé ’aux Etats-Unis.

41% des ados disent envisager une opération

En Corée, ce type d’intervention n’est pas tabou et ne concerne pas que les femmes qui cherchent à rajeunir. 41% des ados disent envisager une opération selon un sondage réalisé par e-seoul. Au top des demandes : le débridage des yeux pour avoir un regard "occidental, suivi de celle de la mâchoire pour avoir un visage moins carré et ex aequo celle du nez (on rajoute une petite bosse sur le nez pour celles qui ont le nez trop plat) et enfin de celle du menton au cas où il serait trop en avant ou pas assez.

 

Mais pourquoi cette course à une telle beauté standardisée ? Cela s’expliquerait par la pression d’une société ultra compétitrice alliée à une culture où l’apparence est un marqueur clé de la réussite sociale. N’oubliez pas que ce pays est devenu en moins de trente ans, la onzième puissance économique du monde. Lors d’une enquête réalisée en 2009 par Embrain Trend Monitor, 70% des sondés affirmaient que la chirurgie était un atout important pour décrocher un travail. Impressionnant et quelque peu inquiétant.

 

Le physique est très important dans ce pays. Les Coréennes détiennent aussi le record mondial de la consommation de cosmétiques par habitant. Mais ne vous faites pas de fausses opinions des Coréennes. Si on leur demande un visage parfait, on exige aussi d’elles une tête bien faite. Elles sont loin d’être des « blondes » !

 

Et ici, pas de fausse honte. Les Miss ont droit à la chirurgie esthétique (contrairement au règlement des Miss en France) et la quasi-totalité des stars sont passés par les mains d’un praticien. L’une des actrices les plus célèbres du pays Song Hye Kyo a la réputation d’être une beauté naturelle c’est-à-dire sans intervention. Et pourtant depuis plusieurs années, la rumeur enfle, elle aussi aurait succombé aux sirènes de la chirurgie. Selon les observations de ses anciennes photos, son nez aurait été « amélioré ». Mais pas de confirmation de l’intéressée, ni de démenti formel…

 

Jun Ji-hyun, actrice et mannequin coréenne

 

Jun Ji-hyun, actrice et mannequin coréenne

 

A Séoul, difficile d’ignorer ces « métamorphoses » de laideron devenu plus belle qu’une princesse. Sur les bus, sur les murs du métro, bref partout les publicités vantent les résultats à coup de avant/après spectaculaires, la dernière mode est la chirurgie de la mâchoire. D’ailleurs dans la ville même, le ministère de la Santé recensait, en 2002, plus de 400 cliniques et près de 800 chirurgiens esthétiques. Imaginez plus de dix ans après. Et, ce rêve de beauté absolue va bien au-delà de la futilité, c’est devenu une source de revenu pour le pays. En 2011, le tourisme médical rapportait deux fois plus qu’en 2006, soit près de 116 millions de dollars selon des statistiques gouvernementales. Et les Chinoises, les Japonaises se ruent en Corée pour « attraper » un peu de ce Gangnam style – du nom du quartier aisé de la ville où se trouvent de nombreuses cliniques – rendu très populaire, par une danse désormais célèbre…

 

Par D.M
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