Mais pourquoi cette course à une telle beauté standardisée ? Cela s’expliquerait par la pression d’une société ultra compétitrice alliée à une culture où l’apparence est un marqueur clé de la réussite sociale. N’oubliez pas que ce pays est devenu en moins de trente ans, la onzième puissance économique du monde. Lors d’une enquête réalisée en 2009 par Embrain Trend Monitor, 70% des sondés affirmaient que la chirurgie était un atout important pour décrocher un travail. Impressionnant et quelque peu inquiétant.
Le physique est très important dans ce pays. Les Coréennes détiennent aussi le record mondial de la consommation de cosmétiques par habitant. Mais ne vous faites pas de fausses opinions des Coréennes. Si on leur demande un visage parfait, on exige aussi d’elles une tête bien faite. Elles sont loin d’être des « blondes » !
Et ici, pas de fausse honte. Les Miss ont droit à la chirurgie esthétique (contrairement au règlement des Miss en France) et la quasi-totalité des stars sont passés par les mains d’un praticien. L’une des actrices les plus célèbres du pays Song Hye Kyo a la réputation d’être une beauté naturelle c’est-à-dire sans intervention. Et pourtant depuis plusieurs années, la rumeur enfle, elle aussi aurait succombé aux sirènes de la chirurgie. Selon les observations de ses anciennes photos, son nez aurait été « amélioré ». Mais pas de confirmation de l’intéressée, ni de démenti formel…
Jun Ji-hyun, actrice et mannequin coréenne
A Séoul, difficile d’ignorer ces « métamorphoses » de laideron devenu plus belle qu’une princesse. Sur les bus, sur les murs du métro, bref partout les publicités vantent les résultats à coup de avant/après spectaculaires, la dernière mode est la chirurgie de la mâchoire. D’ailleurs dans la ville même, le ministère de la Santé recensait, en 2002, plus de 400 cliniques et près de 800 chirurgiens esthétiques. Imaginez plus de dix ans après. Et, ce rêve de beauté absolue va bien au-delà de la futilité, c’est devenu une source de revenu pour le pays. En 2011, le tourisme médical rapportait deux fois plus qu’en 2006, soit près de 116 millions de dollars selon des statistiques gouvernementales. Et les Chinoises, les Japonaises se ruent en Corée pour « attraper » un peu de ce Gangnam style – du nom du quartier aisé de la ville où se trouvent de nombreuses cliniques – rendu très populaire, par une danse désormais célèbre…
Par D.M