Chiharu Shiota au Grand Palais, recommandée aux âmes sensibles

Culture | Publié le 10/01/2025 15:51:52
L'Art, source d'émotions, s'illustre pleinement au Grand Palais à Paris avec l'exposition consacrée à l’œuvre poétique et sensible de l’artiste japonaise Chiharu Shiota. On a vu, on est conquis.

Alors que le Grand Palais ouvrira l’ensemble de ses galeries en juin 2025, une artiste japonaise a déjà pris possession depuis la mi-décembre du lieu avec une exposition consacrée à son œuvre. Chiharu Shiota y dévoile sept installations à grande échelle, des sculptures, des photographies, des dessins, des vidéos de performance et des documents d’archives.

Une technique extraordinaire au service de l’œuvre de Chiharu Shiota

Cette exposition qui est à voir jusqu'au 19 mars 2025 est l'occasion de découvrir la carrière de Chiharu Shiota qui s’étend sur plus de vingt ans. Co-organisée avec le Mori Art Museum de Tokyo, il s'agit de la plus importante exposition jamais consacrée à l’artiste en France. Elle offre une expérience unique et sensible sur une superficie de plus de 1200 m².
Chiharu Shiota est née en 1972 dans la préfecture d’Osaka et a grandi à Kishiwada. Dès ses 20 ans elle étudie la peinture à l’huile au département d’art de l’université Kyoto Seika tout en travaillant en tant qu’assistante du sculpteur Saburo Muraoka (1928-2013). Elle assiste à une exposition personnelle de l’artiste polonaise Magdalena Abakanowicz (1930-2017) au musée d’Art moderne de Shiga, ce qui l’incite à partir en Allemagne pour étudier auprès d’elle. Après de longues démarches, elle gagne l’Europe en 1996 et s’inscrit à l’École supérieure des beaux-arts de Hambourg. Elle étudiera ensuite auprès de Marina Abramović (née en 1946), pionnière de l’art de la performance, à l’université des arts de Brunswick, puis avec Rebecca Horn (1944-2024) à l’université des arts de Berlin où elle s'installe. Entre 1993 et 2024, elle a participé à plus de trois cents expositions personnelles, expositions collectives, biennales et autres événements.
Le GrandPalaisRmn et le Mori Art Museum nous donnent l'occasion par le biais d'un parcours en aller retour de découvrir l'œuvre de Shiota notamment en découvrant sept installations exceptionnelles, mais aussi des sculptures, des photographies, des dessins, liés à son projet de mise en scène. Intitulée "The Soul Trembles" (les tremblements de l'âme) l'exposition est une immersion au cœur de la sensibilité d'une artiste hors du commun qui combine performances, art corporel et installations dans un processus centré sur le corps. lors du parcours de l'exposition on peut observer à notre rythme 167 œuvres et projets exprimant la sensibilité de l'artiste et à travers elle nos propres émotions. C'est aussi l'occasion de se poser de nombreuses questions sur la mort, la vie, le pourquoi de notre vivant, le bonheur et la pensée de soi. Quand l'âme et le corps vibrent à l'unisson dans une profonde réflexion, l'art prend tout son sens. Bien entendu le regard lui reste contemplatif et émerveillé devant le travail incroyable de l'artiste notamment sur les installations. Des enchevêtrements de fils et d'objets que l’artiste imagine, des heures à composer une symphonie visuelle dans des agencements remarquables.
On vous recommande également ces sujets :
Pharrell Williams et Evian dévoilent une édition limitée
La Maison Glenfiddich dévoile un nouveau liquide unique
Design ludique pour le nouveau sac Bao Bao Issey Miyake

I Have Never Seen My Death

Parmi les moments incontournables de l'exposition on retiendra plus particulièrement les installations qui donnent une autre dimension à l'œuvre de l'artiste. My Existence as a Physical Extension (« Mon existence comme prolongement physique ») de 1995, installation (cordon ombilical, cendre, fil) initialement au Temple Honen-in, Kyoto, évoque le début et la fin de la vie humaine. I Have Never Seen My Death (« Je n’ai jamais vu ma mort ») installation proposée en 1997 à l'École supérieure des beaux-arts de Hambourg composée d'os (mâchoires de vaches) et d'œufs, servaient à signifier un état brut. Avec After That (« Après cela ») de 1999 l'artiste nous propose une Installation composée de robes, de boue et d'eau. Cette installation à grande échelle, où l’eau tombe en cascade sur des robes de treize mètres de long tachées de boue, a fait la réputation de Shiota, dans les milieux artistiques japonais. A l’entrée de l’exposition dans l’escalier monumental on est impressionné par l'installation suspendue Where are we going ? Des barques enserrées dans un tissage de fils blancs prennent l’allure d’ailes d’ange. Pour l'artiste le blanc est symbole de pureté et de nouveau départ. D’autres installations dans le parcours sont réalisées avec du fil rouge et du fil noir. Notamment Uncertain Journey (« Voyage incertain ») composée de cadre métallique, laine rouge, probablement l'œuvre la plus impressionnante et émouvante. Mais aussi Accumulation – Searching for the Destination (« Accumulation – En quête de la destination ») composée de valises, moteur suspendus par des cordes rouges.

Accumulation

Chiharu Shiota | The Soul TremblesRencontre avec Delphine, une visiteuse enthousiaste

Au détour de notre déambution votre magazine a rencontré Delphine médecin généraliste à qui nous avons posé quelques questions afin qu'elle partage son ressenti en découvrant cette exposition :
Que pensez-vous de cette exposition ? Je suis complétement séduite, ce que j'adore c'est son rapport avec la mort, je suis médecin et ce sujet me touche vraiment, l'âme etc.... Avec mon amie physicienne nous nous posions la question des Atomirestes sur la terre mais l'âme ou elle part ? Du coup je me suis dit waouh elle pense ça pourtant elle est plus jeune que moi. je trouve ça génial sa façon de représenter les gens qui dorment avec les rêves autours, j'étais en train de me dire il faut absolument que je reviens avec ma copine physicienne, parce que c'est vraiment ça en fait, il n'y a pas de vide dans la vie, il n'y a que les atomes partout et là elle arrive à représenter la physique et je trouve ça génial. Vous connaissiez Chiharu Shiota avant cette exposition au Grand Palais ?  Non pas du tout. 
Qu'et-ce qui vous a donné l'envie de venir ? Le Grand Palais a été fermé pendant très longtemps et j'ai toujours fait confiance à la sélection des expositions proposée ici  et j’ai jamais été déçue. 
Je vous ai trouver rêveuse et en même temps enjouée, pourriez-vous m’éclairer sur votre sentiment ? Oui je suis complétement perdue dans ma réflexion sur la vie, la mort, la façon de représenter l'homme, la terre, d'ailleurs la terre j'adore, je n'arrête pas de dire à mes patients que la terre n'est pas sale, la terre c'est là où on vient et c'est là où on retourne c'est ce qui y a de plus propre.Si vous deviez convaincre vos proches de venir voir cette exposition, qu'elle est l'œuvre que vous metteriez en avant pour susciter l'envie ? L'œuvre rouge, c'est incroyable, c'est extraordinaire, ça fait penser un peu à Spiderman les fils d'araignées en même temps c'est magnifique c'est hyper symétrique, j'ai adoré et ai passé pas mal de temps à essayer de décortiquer la manière et le tissage sublime.

 


Baignoires rougesInfos pratiques :
Chiharu Shiota | The Soul Trembles jusqu'au 19 mars 2025 au Grand Palais
Accès : entrée porte H, avenue Winston churchill 75008 Paris
Métro ligne 1 et 13 : Champs Elysées-Clemenceau ou ligne 9 : Franklin D. Roosevelt
Ouverture : du mardi au dimanche de 10h‐ à 19h30, nocturne le vendredi jusqu’à 22h - Fermeture hebdomadaire le lundi
Fermé le 28 janvier et le 11 mars
Tarifs : 14 euros / TR: 11 euros (De 18 à 25 ans inclus / étudiants jusqu’à 30 ans inclus / titulaires de la carte famille nombreuse) - Gratuit pour les moins de 18 ans, visiteurs en situation de handicap (avec un accompagnateur si le besoin d’accompagnement est spécifié), bénéficiaires des minima sociaux, demandeurs d’emploi

Par la rédaction
Publicité