Défilés masculins : Jean-Paul Gaultier, Yves-Saint-Laurent ...

Defiles | Publié le 17/01/2008 16:14:11
Jean Paul Gaultier a rendu hommage jeudi au guitariste Fred Chichin, récemment disparu, et à son élégance aux influences anglaises, dans une collection de prêt-à-porter masculin pour l'hiver prochain qui revisite les classiques du couturier. Fred Chichin, "que je connaissais bien, était d'une grande élégance, un peu de cette élégance-là, des années 80, un peu française-anglaise", au "look un peu exagéré", a déclaré Jean Paul Gaultier à l'issue du défilé.
Aux accents de morceaux des Rita Mitsouko, le duo que Fred Chichin formait avec sa femme Catherine Ringer, présente au défilé, le couturier a mis en scène des hommes coiffés de petits chapeaux ronds à courts bords comme en arborait le guitariste, mais aussi les mauvais garçons du film "Orange Mécanique".

Parapluie à la main, les hommes émergent du brouillard en pantalons à taille haute et manteau droit aux épaules marquées, sweat noir à capuche disparaissant sous le chapeau, pantalon retenu par une bretelle, chemise noire et gants de cuir.
La touche marine chère au couturier se retrouve dans l'épaulette d'une chemise, les rayures rouges d'un pull en fin jersey. Il revisite aussi ses trenchs et cabans dont le col se pare de revers de cuir.

L'homme Gaultier, qui porte parfois une fine moustache comme Fred Chichin, aime les perfectos à manches de fourrure, les manteaux en cuir et fourrure, les blousons en cuir lacés sur le côté et col de fourrure. Il glisse des jodhpurs dans ses bottes et se réchauffe avec du tweed à chevrons, des shetlands. La collection se décline en tons plus éteints que les roux flamboyants de l'hiver dernier, avec des nuances de gris, bordeaux, beiges..

Chez Yves Saint Laurent, Stefano Pilati abandonne l'ampleur des pantalons style "baggy" qu'il avait proposés l'hiver dernier pour une silhouette plus étroite et aux lignes plus nettes. Un esprit 70's souffle sur la collection. Les pantalons évasés et à revers, ou au contraire courts et étroits, s'accompagnent de vestes cintrées, de blousons de motard, de manteaux droits à manches raglan. La même inspiration se retrouve dans les foulard et pochettes en soie. Des nuages et éclairs en applications de laine brisent les strictes rayures d'une chemise ou animent le dos d'un blouson. Le confort ne perd pas ses droits, notamment avec un grand manteau en laine noire, un gros caban crème gansé de rouge, un blouson en agneau.
Fine maille de cachemire, laine, mohair, soie conjuguent leur douceur pour un vestiaire qui n'hésite pas à élargir la palette des couleurs hivernales traditionnelles, avec des jaune vif, vert épinard, rose pâle, rouges.... Pour la première fois depuis son arrivée chez Saint Laurent comme directeur artistique en 2004, Stefano Pilati n'a pas présenté sa collection dans un défilé mais sur cintres en showroom et dans une vidéo avec le comédien britannique Simon Woods.

Une élégance impeccable est également de mise chez Louis Vuitton, inspirée, selon un communiqué de la griffe, par celle des "malfrats cultivés et distingués" souvent campés par Jean Gabin ou Alain Delon dans leurs films. L'homme Vuitton cache ses billets de banque dans des poches dissimulées, change de personnage en retournant ses vestes et parkas réversibles. Il aime aussi bien les costumes trois pièces de banquier dont les pantalons se cassent sur les souliers que les blousons d'aviateurs, les manteaux doudoune sur col roulé. Le défilé s'est déroulé aux accents d'un piano à queue dans une housse griffée Vuitton, en présence notamment du rappeur et producteur de hip hop Pharrell Williams.

Quand à Gaspard Yurkievich (photo de gauche) il nous a proposé une collection en tout point remarquable. Sobrement intitulé "untitled" la collection Automne / hiver nous dévoile là encore une masculinité toute en élégance, urbaine et stylisée. Les accessoires sont comme d'habitude riches en détails et en importance.

Yohji Yamamoto a fait surgir la couleur, en écossais rouges, verts et bleus qui se plissent en trompe-l'oeil de kilts ou se drapent en houppelandes, dans le vestiaire masculin qu'il a proposé jeudi soir pour l'hiver prochain. Le tartan était en effet à l'honneur comme dans les présentations de prêt-à-porter masculin qui viennent de s'achever à Milan. L'écossais se décline aussi en longues chemises qui dépassent de vestes grises, en doublures sur les pans d'un manteau, en courtes vestes. La couleur éclate également unie, dans des costumes fluides aux tons fluo (orange, vert). Le créateur japonais emmitoufle les hommes dans d'amples écharpes dont on s'aperçoit en les déroulant qu'elles font partie intégrante d'une veste ou d'un long manteau anthracite. Il a également dessiné des silhouettes plus austères, en vestes grises à épaulettes ou vestes marine à double boutonnage, coiffées de casquettes.

Dans les dorures d'un hôtel particulier et dans la pénombre, Givenchy, dont la collection est conçue par le studio maison, a proposé aux hommes des pantalons à taille très large, retenus par une ceinture de cuir ou un cordage noué bas sur les hanches. Ils s'accompagnent de gros pulls de laine, de pulls rayés style marin ou de gilets en laine zippés qui se glissent dans le pantalon. Des manteaux droits, des blousons à col de fourrure ou un manteau de fourrure complètent ce vestiaire sans fioritures et aux couleurs discrètes.
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