"Peau d'âne" a troqué son humble peau de baudet pour d'opulentes fourrures dans la collection de prêt-à-porter pour l'hiver prochain proposée mardi soir par Jean Paul Gaultier, inspirée du conte de Charles Perrault.
Le couturier a également rendu hommage ainsi à l'une de ses plus fidèles clientes et amies,
Catherine Deneuve, l'interprète de "Peau d'âne" dans le film éponyme de Jacques Demy. L'actrice était, comme à l'accoutumée, présente au défilé. "
J'aime la fourrure, j'ai toujours utilisé de la fourrure", a déclaré Jean Paul Gaultier à la presse à l'issue du défilé. Il a précise qu'il utilisait "
des fourrures d'élevage ou alors des vieux manteaux qu'(il) remodifie".
La collection propose une débauche fourrures -du renard, du vison, beaucoup de chèvre- mais aussi de fausses fourrures. Il y a "
plein de faux effets de fourrure, des peaux imprimées, du cuir ou du daim imprimé", précise le couturier. Vraies ou fausses, des têtes de renard pointent souvent leur museau au fil de la collection.
La fourrure se décline en volumineuses vestes, en grosses capuches, en grandes besaces, la tête de l'animal reposant sur la bandoulière. Sur des bottes ou des bustiers, elle est ciselée -"comme on fait sur les cheveux"- de manière à dessiner des motifs.
D'autres peaux de bêtes s'immiscent dans ce vestaire, comme ce crocodile dont la queue traîne au dos d'un manteau. "
Même des robes, je les ai coupées comme on découpe des peaux, et c'était de la mousseline", souligne
Jean Paul Gaultier. L'omniprésence et l'opulence des fourrures éclipse les robes de soie et dentelle chantilly, les pantalons de satin moulants et évasés, les jupes dansantes brodées de perles, les longs pulls.
Une nouvelle collection qui fera sans doute polémique comme l'a souvent fait le couturier parisien, mais cette fois-ci ce sont les matières utilisées qui feront débat. N'est-ce pas l'apanage des génies de faire la polémique ? Souvenez-vous Galilée, De Vinci, Freud ....
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