Haute couture: entre jubilation chez Gaultier et consternation chez Sorbier
Defiles | Publié le 03/07/2008 17:15:22
Jean Paul Gaultier a consacré mercredi la cage comme nouvel accessoire de mode tandis qu'Alessandra Facchinetti pour Valentino a proposé une collection d'une douceur raffinée, ignorant quasiment le rouge, couleur fétiche de la maison. Au troisième jour des défilés de haute couture pour l'automne-hiver prochain, Franck Sorbier a dû se contenter de montrer sa collection sur internet, en raison de difficultés financières de dernière minute.
Des créations haute couture qui subliment les femmes
Pour sa première collection de haute couture pour Valentino, Alessandra Facchinetti, qui a succédé au fondateur de la maison Valentino Garavani, a privilégié des nuances de blancs, jaunes, moka, gris ou chair, souvent délicatement rebrodés. Elle a précisé à la presse s'être inspirée des œuvres du peintre flamand Van Dyck mais avec la volonté de donner une touche futuriste à son "monde romantique". La créatrice a notamment dessiné de courtes robes de mousseline ourlées de volants brodés de paillettes nacrées et de cristal, et des robes longues en satin au dos de feuilles d'organza.
Jean Paul Gaultier a mis en scène des femmes, oiseaux de paradis en longs fourreaux de satin ou de velours, en volumineux manteaux de fourrure, "protégés" par des cages en cuir, en satin ou en plumes. "Déjà il y a vingt ans, j'avais fait des corsets-cages", a rappelé le couturier à l'issue du défilé qui a été accueilli avec enthousiasme, notamment par la chanteuse Janet Jackson.
La structure des robes à crinoline se retrouve en quelque sorte au-dessus de la robe et a donné naissance à des cages somptueuses, ornées de cabochons-miroirs et de plumes ou bordées de renard. "La femme se sent tellement libre qu'elle remet la cage", déclare Jean Paul Gaultier. "Il y a la robe, et par dessus, il y a la cage qui s'enlève avec des aimants. C'est comme un accessoire, un bijou, une espèce de nouvelle broderie". Une cage en "néons et plumes de paradis laser", fluorescente et lançant des faisceaux de lumière dans la pénombre, a fait éclater un tonnerre d'applaudissements.
"C'est une couleur utilisée dans le mouvement tektonik, c'était drôle de l'utiliser pour la couture, pour une robe du soir fluo", a expliqué le couturier. "C'est l'idée de lumière pour une collection électrique".
L'atmosphère était nettement moins électrique chez Franck Sorbier, petite maison qui, pour la première fois depuis son entrée dans le calendrier de la haute couture en 1999, n'a pas été en mesure de présenter une collection. Seuls deux modèles ont pu être réalisés, avec des matériaux que possédait déjà la maison, et ont été présentés au Cirque d'Hiver. Les autres pièces n'ont jamais vu le jour, faute de financement. Les invités ont pu admirer les dessins au crayon à papier réalisés par Franck Sorbier, exposés sur des chevalets, et les voir en version animée sur internet, avec quelques précisions techniques (couleurs, tissus).
Selon l'avocat de Franck Sorbier, Bernard Laprie, la société Montaigne Fashion Group, qui possède 34% du capital de la maison, "n'a pas mis d'argent" pour ce défilé. Ce refus de financement a été annoncé il y a un peu moins d'un mois. La collection devait être consacrée aux "passionarias", ces femmes qui ont "bouleversé l'ordre des choses" en politique, dans la littérature, les sciences ou la musique, a expliqué Franck Sorbier, comme la passionaria du parti communiste espagnol Dolores Ibarruri, Angela Davis, Maria Callas, Joséphine Baker ou Marie Curie.
En marge des présentations Haute-Couture de nombreuses maisons ont proposé hors "calendrier de la haute couture" des défilés "couture" qui se sont révélés une nouvelle fois très intéressant. Parmi ceux là on a remarqué XUAN-THU NGUYEN une créatrice vietnamienne très tendance qui n'a pas finit de faire parler d'elle. Il en est de même pour le couturier Jean-Luc Amsler qui a proposé de très beaux modèles dans une très belle mise en scène.
Par MJK
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