Histoire des Marques : Rolex, le luxe ultime
HIstoireDesMarques | Publié le 14/02/2011 17:25:10
ROLEX, cinq lettres symboles d'un certain luxe et d'une certaine philosophie. Un nom qui fait rêver. Un nom synonyme d'une remarquable réussite dans l'industrie horlogère mondiale. Une marque qui déchaîne des passions comme rares sont celles qui peuvent en susciter. En 2008, la marque suisse Rolex était classée quatrième marque de luxe par Interbrand juste derrière Louis Vuitton, Gucci et Chanel. Une marque qui contrairement à ses collègues nous joue la carte de la diversification mais l'élitisme dans son cœur de métier misant sur sa réputation inégalée de qualité et de savoir-faire. Il était temps pour Fashions-addict.com de vous raconter l'Histoire de cette grande marque.
Naissance de la montre bracelet
L’histoire de Rolex est liée comme souvent pour les grandes marques de luxe à la vie d'un homme, dans le cas de Rolex à son fondateur : Hans Wilsdorf. Né en Bavière en 1881, le jeune homme s’initie au monde horloger en Suisse au début du XXe siècle. A cette époque, la montre de gousset se porte dans toutes les poches.
Hans Wilsdorf se met à rêver d’une montre portée au poignet. Peu précise, celle-ci est alors perçue comme un bijou à l’allure féminine et n’est produite qu’en petites quantités. Avec son œil visionnaire, Hans Wilsdorf pense que la montre bracelet est promise à un bel avenir. Persuadé qu’elle peut être à la fois élégante, précise et fiable, il va consacrer toute son énergie à la concrétisation de son rêve.
En 1905, Hans Wilsdorf fonde à Londres une société spécialisée dans la distribution de pièces d’horlogerie en Grande-Bretagne et dans les pays de l’Empire britannique. Pour garantir aux yeux du public la fiabilité de ces pièces résolument novatrices, il les équipe de mouvements de petite taille et de grande précision, fabriqués par une manufacture suisse située à Bienne.
En 1908, désireux de signer ses créations, Hans Wilsdorf invente le nom Rolex, facilement prononçable dans toutes les langues européennes et suffisamment court pour figurer en toutes lettres et avec élégance sur le cadran d’une montre. Pour beaucoup ce mot reste une énigme et enrichit le côté mystérieux de la marque.
En 1910, une montre-bracelet Rolex obtient le premier bulletin officiel suisse, décerné par le Bureau Officiel de contrôle de la marche des montres de Bienne. Quatre ans plus tard, en 1914, un modèle similaire de montre-bracelet Rolex obtient le premier certificat mondial de classe «A» du célèbre observatoire de Kew, en Angleterre. Cette distinction reconnaît aux montres Rolex une précision équivalente à celle d’un chronomètre de marine, la référence absolue en matière de précision chronométrique à l’époque.
En 1920, après la première guerre mondiale, Hans Wilsdorf fonde à Genève la société Montres Rolex SA. Plus proche de la ville de Bienne, où sont fabriqués les mouvements, il s’assure un contrôle direct sur la fabrication des boîtiers et du produit fini.
En 1926, une étape majeure est franchie avec la création de la première montre étanche à l’eau et à la poussière. Baptisée Oyster (huître en anglais), cette montre au boîtier hermétique comme un coffre-fort garantit une protection optimale du mouvement.
L’année suivante, Mercedes Gleitze, une jeune Anglaise, traverse la Manche à la nage munie d’une Oyster, en plus de dix heures. Au terme de l’exploit, la montre demeure en parfait état de marche. Hans Wilsdorf fait alors paraître une annonce en première page du Daily Mail pour célébrer cet événement, qui marque le début de " la marche triomphale de la Rolex Oyster à travers le monde ". C'est aussi une nouvelle forme de communication pour une marque, ainsi Rolex s'associe aux plus grandes aventures humaines et technologiques de son époque.
En 1931, Rolex met au point un système de remontage automatique à rotor Perpetual, qui permet de remonter la montre par les simples mouvements du poignet. Ce système ingénieux est à l’origine de tous les mécanismes que l’on retrouve aujourd’hui dans les montres automatiques modernes. Cette révolution autant technologique que culturelle va bouleverser les habitudes en reléguant au passé le traditionnel remontage manuel. Pour Rolex, le monde devient alors un laboratoire vivant. Dès les années 1930, la société va équiper d’Oyster Perpetual de nombreuses expéditions himalayennes s’élançant à la conquête de l’Everest prouvant la solidité des montres Rolex.
Fort de son expérience dans les années 50 la marque développe des montres pour les professionnels qui vont bien au-delà de la simple montre et sont de vrais outils de travail. Lancée en 1953, la Submariner est la première montre étanche à 100 mètres de profondeur. Toujours en 1953, équipée d’Oyster Perpetual, l’expédition menée par Sir John Hunt, Sir Edmund Hillary et Tensing Norgay est la première à atteindre le sommet de l’Everest. En 1960, le bathyscaphe Trieste de Jacques Piccard atteint la profondeur de 10 916 mètres, dans la fosse des Mariannes, dans l’océan Pacifique. Fixée sur sa coque, la Deep Sea Special, prototype Oyster expérimental, supportera une pression de plus d’une tonne au cm².
Au début des années 1960, la marque entre dans une nouvelle ère. L’expansion de la société rend nécessaire la construction d’un nouveau bâtiment, à Genève. Ce nouvel édifice aux conceptions architecturales résolument modernes et avant-gardistes se présente sous la forme de deux tours de verre. Il est inauguré en 1965.
En 1963, André J. Heiniger succède à Hans Wilsdorf, décédé en 1960. Entré au service de Rolex à l’âge de 28 ans, il consacre ses premières années dans l’entreprise à développer les marchés et les filiales à l’étranger. En 1954, Hans Wilsdorf le nomme Directeur Commercial à Genève.
Homme de conviction, André J. Heiniger cultive aussi le même sens de l’anticipation que son prédécesseur. Dans les années 1970, Rolex participe activement au développement du premier mouvement à quartz suisse mais, à la surprise générale, décide de rester fidèle à la montre mécanique. Cette décision fera d’André J. Heiniger l’un des grands visionnaires de l’horlogerie contemporaine et permettra à Rolex de sauver des pans entiers de l’industrie horlogère suisse.
En 1976, afin de célébrer les 50 ans de l’Oyster, André J. Heiniger crée les Prix Rolex à l’esprit d’entreprise. Ces prix ont pour vocation d’apporter une aide financière aux hommes et aux femmes qui cherchent des voies nouvelles susceptibles d’accroître les connaissances et d’améliorer le bien-être de l’humanité.
En 1992, le Conseil d’administration nomme Patrick Heiniger à la tête de la société. Avocat de formation, spécialisé dans le droit international et la propriété intellectuelle, Patrick Heiniger se fixe d’emblée comme mission de renforcer la défense de la marque à travers le monde.
Sous son impulsion, au milieu des années 1990, Rolex opère un choix stratégique fondamental et décide de l’intégration verticale des moyens de production. Cette mesure est destinée à assurer la maîtrise de la fabrication des éléments essentiels qui composent les montres de la marque et assurer ainsi son autonomie. C’est dans ce contexte que Rolex SA, la nouvelle raison sociale de l’entreprise depuis 2002, rachète en 2004 son partenaire historique biennois, la Manufacture des Montres Rolex SA à Bienne.
En 2002, sous l’impulsion de Patrick Heiniger, Rolex crée le Programme de mentorat artistique «Mentor et Protégé», conçu pour aider de jeunes artistes prometteurs à réaliser leur plein potentiel sous l’oeil d’un maître renommé dans leur discipline. Ce programme illustre la tradition philanthropique de Rolex, qui s’exprime à travers les actions du Rolex Institute.
Nommé Directeur Général en 2009, Bruno Meier met à profit sa vaste expérience dans le domaine bancaire et financier pour permettre à la marque de capitaliser son succès. Directeur financier depuis 2005, rompu aux défis de la globalisation, il veille à la pérennité du Groupe par un savant équilibre entre héritage du passé et prise en compte des exigences d’un monde en perpétuel mutation.
Aujourd'hui tout comme Chanel, la marque Rolex est l'une des plus mystérieuses et des plus discrètes. Rolex est une société anonyme avec des statuts bien particulier puisque ses actions sont la propriété exclusive de la Fondation Wilsdorf et sont liées, ce qui signifie que ni les actions, ni la société elle-même ne peuvent être vendues. Un subtil montage qui permet de vivre et de s'épanouir en harmonie.
Par L.L
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