Histoire du parfum : du sacré au profane

BeauteSante | Publié le 18/08/2008 11:41:32
On l'utilise au quotidien, il nous accompagne toute la journée et pourtant on en sait assez peu sur lui. Le parfum a une histoire, nous avons décidé de vous la raconter. De son apparition à aujourd'hui retour sur une histoire si riche que nous allons vous la conter en plusieurs épisodes.
L'histoire du parfum se confond à celle de la chimie et de science. Issu de la nature mais aussi du savoir de l'homme, le parfum appartient au domaine de la beauté. On peut aussi l'intégrer au domaine de l'art, ce dernier relevant d'une intention esthétique.

 

Depuis la nuit des temps le parfum a un rôle prédéterminé, celui d'un magicien qui éveille les sens olfactifs de l'homme. Dérivé du latin per-fu-mum , le mot parfum signifie fumée, vapeur. Bien qu'il soit difficile de dater les origines du parfum, on peut malgré tout faire un parallèle avec l'apparition du feu lorsque les hommes s'aperçurent que certains bois dégageaient en brûlant une odeur qui leurs était agréable.

 

Mais l'art du parfum en lui-même n'a pas laissé de traces précises qui permettent de dater "la naissance" du parfum. Les premiers cas concrets de parfum dont nous pouvons dater l'évocation remontent à l'époque préclassique de l'Orient ancien grâce à des représentations graphiques ou des objets trouvés lors de fouilles.

L'Egypte berceau des sciences de la pharmacie et de la parfumerie

C'est en Egypte qu'apparaissent les premières traces des sciences de la pharmacie et de la parfumerie. On trouve des palettes à fard en schiste et des vases à parfums dans les époques prédynastiques (4 000 ans av. J-C). Pour les égyptiens l'utilisation du parfum est d'abord liée aux cultes des Dieux lors des cérémonies et offrandes. Au fil des pratiques religieuses le parfum s'est installé dans les foyers. Les égyptiens possédaient une niche creusée dans un mur où la famille faisant des offrandes aux Dieux et y faisait des fumigations parfumées. Le parfum avait un rôle primordial dans les rites divins et funéraires. Au cours de ces rites, les égyptiens se préoccupaient de sainteté mais savaient aussi que ces rites à base de parfum assainissaient l’atmosphère de leur maison.
Le parfum fût intégré très rapidement au process de momification grâce à ces propriétés antiseptiques. Les prêtres étaient les principaux utilisateurs de ces onguents à but religieux. Leurs temples nommés "Maison de Vie" ou "Maison de Dieu" constituaient un lieu incontournable de la vie égyptienne. Dans les temples, les locaux affectés à la préparation des aromates à brûler et des huiles parfumées devinrent rapidement les premières parfumeries.
Les prêtres spécialisés y préparaient également fards et collyres, ce qui prouve que dès l'origine parfums et cosmétiques faisaient partie d'une même industrie. Très vite les prêtres furent conscients des bénéfices qu'ils pouvaient tirer de leurs connaissances et s'octroyèrent le droit de distribuer leurs onguents au monde profane.
C'est ainsi que le parfum intégra le quotidien des égyptiens. Sa première utilisation était à des fins thérapeutiques et de soins et pour la toilette. Un rite très développé chez les égyptiens. Les femmes égyptiennes qui aimaient séduire utilisaient de nombreux onguents et fards pour arriver à leurs fins.
Les égyptiens étaient très attentifs à l'hygiène, on s'aspergeait d'eau parfumée et on se nettoyait avec une pâte de cendre et d'argile à foulon : le souabou (ancêtre du savon).
L'importance de la cosmétique se développa au fil des années. Les fards étaient stockés dans des coquillages. Les premières boites en ivoire et en bois font leur apparition ainsi que les premiers pots et flacons en verre multicolore.
Toujours dans un soucis de séduction, la femme égyptienne inondait ses vêtements de parfums et portait sur elle de petits sachets contenant des graines aromatiques qu'elles mêlaient à ses colliers. Cléopatre elle-même utilisa le pouvoir du parfum dans le but de conquérir Jules César puis Antoine.

 

Pour réaliser ces parfums les égyptiens amateurs de nouveautés ne se contentaient pas des matières premières disponible en Egypte. Ils importaient des gommes (épices, cannelle ..), des végétaux odoriférants, des épices et résines aromatiques d'Arabie, du Proche-Orient et de Lybie. Ainsi naquit le commerce des produits de luxe. L'Egypte était le plus grand comptoir de parfumerie de l'antiquité d'où s'exportaient les produits les plus rares et les plus précieux. La production de parfum de l'Egypte lui assurait un rayonnement sur toute la Méditerranée.

 

Le peuple ne pouvait accéder à ces parfums très chers et d'excellentes qualités réalisés à partir de produits rares. Il se contentait souvent d'huile de ricin mélangée à de la menthe ou à de l'origan. Le parfum le plus célèbre de l'époque était le Kyphi qu'on mélangeait à du vin pour l'aromatiser, à du miel pour parfumer la bouche. Il était également utilisé pour apaiser les organes féminins douloureux, il servait également à parfumer les armoires.

 

Préparation du parfum au IV siècle

 

On a peu d'indications sur les techniques de préparations des parfums. On sait simplement qu'on utilisait comme excipient l'huile d'olive puis l'huile de ben (une huile tirée de l'arbre Moringua), l'huile d'amande et l'huile de sésame. On sait aussi que les matières étaient concassées, broyées, malaxées puis elles macéraient sur un feu. On obtenait par ce procédé des pommades de fleurs auxquelles on incorporait des résines comme fixateur.
Un autre procédé consistait à enfermer des fleurs dans un linge en lin, que l'on tordait très serré à l'aide de deux bâtons au-dessus d'un pot afin de récupérer un jus parfumé.
Si la civilisation égyptienne a apporté la démocratisation et le commerce du parfum, elle n'est pas la seule à avoir utilisée et développée la science des parfums.

En Mésopotamie apparaît les techniques d'extraction des huiles

On retrouve également des traces de l'utilisation des parfums dans d'autres civilisations comme en Mésopotamie (Orient Ancien) où les plantes aromatiques d'origine locale ou importée, les huiles, les onguents étaient extrêmement présents.
Une utilisation qui apparaît dès le début de l'époque sumérienne notamment dans les cultes religieux. Les mésopotamiens étaient bien moins propres que les égyptiens. On sait que le savon n'existait pas chez les babyloniens. C'est au début du IIème millénaire av. J-C que les mésopotamiens appréhendent les différentes techniques d'extraction des huiles. Dès lors s'établit un négoce des huiles et plantes. Babylone était alors le plus grand entrepôt d'aromates et de parfums du monde et un lieu de commerce incontournable. Un usage immodéré des senteurs enivrantes qui accompagne la décadence de Babylone.

 

D'autres peuples furent un usage des parfums en conférant un ce dernier un rôle sacré puis profane. cela fût le cas pour le peuple hébreu et pour la Grèce Antique. Le monde des créto-mycéniens était l'un des plus raffiné au monde.
Les Romains furent aussi des grands amateurs de parfums même si leurs ancêtres ignoraient toutes les délicatesses de la vie privée. Malgré tout les bains et orgies de parfums sont devenus coutumiers chez les romains. La splendeur romaine s'accompagne du développement du parfum. Dans la Rome Antique, les parfumeurs romains, fabricants et détaillants étaient voisins des médecins et apothicaires. Toutefois l'art de la parfumerie doit peu aux romains.

 

Le parfum est apparu avec le développement des religions, quelque soit les civilisations, le parfum a toujours été dans un premier temps dédié aux Dieux. Dès lors qu'il devient accessible au peuple le commerce du parfum et des matières premières qui l'accompagnent s'est développé. Ce sont les prémices de l'industrie du parfum.

 

Dans notre prochain épisode nous verrons l'art du parfum à partir du Moyen-âge et de la Renaissance.

 

Par L.L

 

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