Vous le savez votre magazine aime défendre de beaux projets surtout quand ils sont portés par des jeunes femmes qui se lancent avec conviction dans l'entrepreneuriat. Lorsque l'on a découvert la marque Nann on a tout de suite adhérer à ce projet français qui propose depuis le 17 février 2020, une collection de streetwear avec un style au caractère vraiment responsable. La marque NANN nous dévoile une toute première collection capsule avec des pièces essentielles : le K-HOODIE, le K-JOG, le FISH EYE Tee, le INVADER Tee et l’iconique de sa créatrice, la BaNann qui sont disponibles, en série limitée. Curieux nous avons posé quelques questions à Anaïs Déprez la jeune créatrice derrière ce projet, l'occasion d'en savoir plus !
" Une marque aux inspirations design, aux lignes sport ..."
Pouvez-vous nous dire quelle est la signification de NANN ?
NANN, c'est assez simple, c'est mon surnom ! Un surnom que l'on me donne depuis toujours.
En passant, le logo représente mon prénom en japonais, en Katakana, pour être précis.
Vous êtes styliste, pouvez-vous nous en dire plus sur votre formation et votre parcours professionnel ?
Passionnée par la culture et la langue japonaise depuis mes plus jeunes années, j'ai commencé mon parcours académique par une licence en Japonais à l'INALCO (Paris). Suite à cette formation, j'ai décidé de me consacrer à une autre passion : le stylisme. Ce qui m'a menée à l'école du Studio Berçot à Paris, puis à l'Academy of Arts University à San Francisco. J'ai pu ainsi me spécialiser dans la maille et le costume pour le cinéma et le théâtre.
Mon parcours professionnel a débuté par le cinéma à Paris où j'ai pu travailler en tant que costumière sur des courts et longs-métrages, ce qui représente une quinzaine de projets. Durant ces quatre années, j'ai pu habiller et également créer des costumes.
Comment vous est venue l'idée de créer votre propre marque et de devenir entrepreneure alors que vous êtes très jeune ?
J'ai toujours eu en tête que j'allais créer ma propre marque. Ce rêve que j'avais laissé de côté pendant plusieurs années est revenu à moi lorsque j'ai eu envie de me remettre à dessiner des vêtements. Cette période parsemée de croquis, d'échanges et d'inspiration m'a convaincue de me lancer dans cette aventure qu'est l'entrepreneuriat.
Quelles ont été vos plus grandes difficultés pour lancer ce projet ?
Globalement, j'ai pour le moment rencontré très peu de difficultés. Trouver les bons partenaires étant un élément clé pour une marque de vêtements, j'y ai consacré l'essentiel de mon temps et de mon énergie.
Vous annoncez des produits made in France, avec qui travaillez-vous ? Où sont fabriqués vos vêtements ?
En ce qui concerne les matières premières, je travaille essentiellement avec Laurent Malterre, de chez Malterre Ets, qui me fournit les molletons et jerseys en matières recyclées (coton et polyester). La confection a lieu, quant à elle, dans le bassin lyonnais chez Macopat Kraft Cie, grâce à Karine Peyre de Fabrègues. Les broderies sont faites par Elisabeth et Hubert Déprez, de Vendhuile. Hubert est d'ailleurs un cousin à moi.
Les bananes (ou "BaNann") sont entièrement confectionnées par mes soins à partir des chutes des différentes productions et / ou de matériaux récupérés.
Parlons un peu mode. Comment définiriez-vous le style de votre marque ?
Le style de NANN tient en 5 mots :
Streetwear, Unisexe, Sport, Japon, Détail
C'est une marque aux inspirations design, aux lignes sport qui multiplie les références à la culture japonaise : le style dans l'art du détail.
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Quelles sont vos influences ? Avez-vous des modèles de réussites ?
Il y en a une infinité ! Mais si je devais n'en retenir que trois, je citerais Coco Chanel, pour le symbole qu'elle représente aujourd'hui : une femme forte et indépendante dans un milieu qui reste encore principalement masculin. Rei Kawakubo (Comme des Garçons) pour sa créativité qui va au delà du vêtement et son indépendance. Et enfin, Ishikawa Moronobu, considéré comme le père de l'Ukiyo-E (l'estampe japonaise), un art qui me touche beaucoup.
Vous vous situez sur un segment de mode éthique que l'on oppose souvent à la fast fashion mais ne pensez-vous pas que cette mode n'est pas un peu trop élitiste ?
Au contraire, les marques éthiques sont généralement des entreprises de petite envergure avec l'ambition de transmettre un message au delà du produit même. Par principe, la mode éthique a vocation à se démocratiser, car ce qui est aujourd'hui considéré comme "exceptionnel" va devenir la norme de demain.
Peut-on produire "éthique" en France à un prix de vente accessible ?
Les grandes enseignes de la Fast Fashion nous ont habitués à un prix qui ne reflètent pas la réalité du travail exécuté derrière un produit. La mode éthique pose la question de la réévaluation de ce qu'est réellement un prix de vente "accessible". Afin de répondre précisément à la question posée : oui, il est possible de produire en France à un prix de vente que l'on peut considérer comme accessible.
Comment sourcez-vous vos matières premières ?
Je passe énormément de temps à faire des recherches pour trouver des fournisseurs qui travaillent principalement avec des matières recyclées. Le plus gros challenge reste de sourcer en France, et pour l'instant, j'y arrive !
Quelles sont les prochaines étapes de développement pour Nann ?
Je suis actuellement en train de travailler sur les collections futures dont la collection estivale de cette année. Il est également question de s'imposer auprès des connaisseurs de streetwear en référençant la marque très prochainement dans des enseignes au positionnement et univers proches.
Dans 10 ans vous vous voyez comment ?
Je me verrais bien faire le bilan de la mode éthique et de NANN en échangeant de nouveau avec vous.
Crédits photos : Laura Gilli
Infos pratiques :
Pour découvrir la marque : boutique en ligne Nann
Par L.L