Interview Kalika, nouvelle déesse de la pop française
Culture | Publié le 18/01/2021 10:19:55
Kalika est une jeune artiste française qui a une vraie identité, une voix et des propos directs. Elle revendique volontiers un certain féminisme couché sur des mélodies électro-pop qui habillent superbement ses textes.
Mia de son vrai prénom n'est pas vraiment une inconnue et la mise en ligne de sa nouvelle vidéo "L'été est mort" est la bonne excuse pour découvrir un peu plus cette chanteuse qui a un vrai talent. Kalika se fait remarquer par une voix incroyable et une présence folle avec un style certain. Admiratrice de Billie Eillish dont sa reprise de Ilomilo en français a fait un vrai buzz, elle marie les genres avec brio. Sa musique est une extension d'elle-même, très intime. Elle y parle de sexe, d'amour, elle donne tout avec la violence d'une jeune femme fatiguée par la société dans laquelle elle vit. Aujourd'hui elle travaille avec son guitariste Balthazar et son EP à venir avant l'été 2021 est produit par Dan Lévy (The Do). On est déjà très impatient. En attendant on lui a posé quelques questions.
" J'essaye de faire de la poésie trash aux mots tranchants " Kalika
Pourquoi avoir choisi le pseudo Kalika ? Quel en est le sens ?
Je voulais un pseudo qui soit proche de moi mais quand même différent de mon premier prénom pour m'en émanciper un petit peu et KALIKA est mon 2e prénom. De plus, mon surnom vient de Sara-la-kali, sainte vénérée par la communauté des gitans des Sainte-Marie-de-la-mer comme de Kali, déesse hindoue de la destruction et de la reconstruction (c'est la plus punk des déesses). Tout ça a pu m'inspirer notamment pour mon image et parce que j'ai grandi avec une communauté des gens du voyage puis j'ai vécu en Inde..
Que retenez-vous de l'expérience Nouvelle Star en 2016 ? Avez-vous gardé des contacts avec le jury ?
C'est grâce à cette émission que j'ai su que je voulais faire de la musique mon métier. J'ai appris pleins de choses, que ce soit sur scène en jouant avec des musiciens incroyables, que ce soit sur la gestion du stress ou le travail d'interprétation, c'était très formateur. J'ai gardé un peu contact avec Sinclair, qui m'a captée en 2 minutes dès les premières notes pourtant pas très jolies et remplies de stress.
Qu'avez-vous fait ces 4 dernières années ?
Juste après le bac j'ai fait deux écoles de musique, une de musique actuelle avec du théâtre, des cours d'écriture, du coaching scénique etc. et une de jazz, deux ambiances donc très différentes mais complémentaires. J'ai rencontré Balthazar Picard qui est mon guitariste mais aussi mon bras droit dans le projet, il participe aux arrangements, à mon image etc. Puis j'ai rencontré Dan Lévy (de The dø) le bulldozer ahah et il a été un peu comme un mentor et a tiré ma musique vers le haut en travaillant la production. J'ai ensuite fait des scènes et réussi petit à petit à intéresser des pros et enfin j'ai signé avec mes partenaires actuels qui sont au top !
Aujourd'hui vous dévoilez un nouveau projet, est-ce un soulagement ?
Je suis un peu surexcitée car ça fait longtemps que je compose, que je travaille comme une acharnée sur mon projet donc la c'est le début, ça va être sportif et ça me plait.
Pouvez-vous nous dire vos influences musicales que l'on découvrira sur votre prochain EP ?
Je pense être influencée en terme de composition pure par la chanson française car j'en écoutais beaucoup petite (Dalida, Marie Laforêt, Gainsbourg) et en terme de son donc de prod je suis plutôt influencée par des artistes electro/techno comme Charlie XCX, Tove Lo, Shygirl, Cobrah... Pour l'écriture je n'ai pas d'influence particulière si ce n'est le franc parlé très crue que ma grand mère avait. J'essaye de faire de la poésie trash aux mots tranchants.
Côté textes on remarque des paroles crues reflétant une tendance actuelle avec des artistes comme Suzane ou Yseult , est-ce le résultat du phénomène metoo qui a libéré la parole des femmes ? Ou tout simplement est-ce générationnel ?
Je pense que les femmes prennent de plus en plus la parole et sont de plus en plus entendues et c'est superbe et malheureusement nous vivons toutes des choses dures d'où les textes « crus » qui reflètent tout simplement la violence à laquelle la plupart des femmes sont confrontées. Me too a certainement joué un grand rôle là dedans et ça continue avec MusicToo, faut rien lâcher !
Pouvez-vous nous raconter comment est né ce premier clip ?
Quand je compose et écrit mes chansons j'ai souvent des images qui viennent avec, pour « L'été est mort » c'est au 1er confinement que j'ai commencé à écrire le synopsis et pitch du clip puis comme j'avais du temps je me suis chauffée à tout préparer dans le moindre détail en espérant peut être pouvoir le réaliser.
Vous avez un vrai style, quelles sont vos influences « fashion » ? Avez-vous des créateurs, des adresses, préférés ?
Oh merci ! Je m'inspire pas mal du style pop colorée qu'on retrouve par exemple chez Charles De Vilmorin et je mélange ça avec un côté plus punk énervé comme la créatrice Solene Lescouet ou d'autres créateurs moins connus comme 666999 ou Helatomic. J'aime aussi ramener un petit côté gypsy avec des créoles fluo des bijoux à strass ou dans mon makeup...
Que pouvons-nous vous souhaiter pour 2021 ?
Que les concerts reprennent et que les gens soient nombreux à mon 1er concert le 14 avril à la maroquinerie !
C-dessous découvrez le nouveau clip de Kalika "L'été est mort" réaisé par Mohamed Chabane