Interview Kristina Bazan, l'icône fashion devenue pop star

Culture | Publié le 18/06/2019 09:11:34
Originaire de Biélorussie, Kristina Bazan a vécu aux Etats-Unis, en Suisse et depuis deux ans, elle vit à Paris. Kristina a été l’égérie de l’Oréal Paris, elle a également été classée parmi les 30 personnalités les plus influentes au monde de moins de 30 ans « 30 UNDER 30 » par le magazine Forbes en 2016. Véritable it girl Kristina Bazan est devenue en mai 2018 la « First Beauty Music Talent » d’Yves Saint Laurent Beauty. Depuis fin 2018 elle se consacre totalement à la musique et présentera prochainement son premier album. L'occasion pour votre magazine de poser quelques questions à cette femme ambitieuse et passionnée.

" Ma musique a des sonorités sombres
avec toujours beaucoup de sensualité ... "


Votre nouveau clip est un vrai mini film pourquoi ce choix ?
En fait tout simplement parce que quand j'ai écrit la chanson, j'ai tout de suite vu un court-métrage… j’ai souvent eu une manière d’écrire la musique inspirée par le cinéma. J'aime bien parler dans mes chansons de certains scénarios inspirés d’histoires que me racontent mes amis ou que je me raconte à moi-même dans l’optique de faire de ma vie un film le temps d'une chanson. En plus, à ce moment-là, je vivais une période un peu plus compliquée que la normale, et c'est vrai que cette chanson est arrivée à un moment où j'avais besoin de dédramatiser un peu le poids et l’absurdité de ces difficultés auxquelles je devais faire face dans ma vie personnelle. Donc voilà… j'avais cette envie de m'en moquer et d'écrire une histoire un peu absurde d'un personnage qui au début paraît innocent, naïf, mais qui se transforme en femme fatale. Pour moi c'était une manière de réinterpréter un peu toutes les symboliques dans les registres des films épouvantables et comiques des années 80 comme The Rocky Horror Picture Show ou Suspiria.

 

Etait-ce plus facile de travailler avec une femme ?
En fait je ne fais pas du tout cette distinction, c'est-à-dire que si j'avais rencontré un homme qui avait les mêmes références et les mêmes inspirations que Giovanna, j'aurais tout autant adoré travailler avec lui. Après il faut reconnaître qu'avec Giovanna on a vraiment une connexion parce qu’on est très amies donc je me sens très à l'aise avec elle. On partage les mêmes goûts, les mêmes inspirations. Donc c'était cool d'être vraiment impliquées ensemble dans la co-réalisation de ce mini court-métrage. D'un point de vue humain, ça a mis tout le monde à l'aise mais il y avait une vraie parité sur le tournage ! Aujourd'hui c'est devenu une telle polémique ce féminisme… Personnellement, j’aime travailler autant avec les femmes que les hommes et il y avait plein d’hommes brillants sur ce projet qui nous ont aidé à parfaire notre vision. Bertrand Marin - qui est vraiment un chef op incroyable - a travaillé l’image avec nous et sans lui on aurait jamais réussi à atteindre ce résultat.

 

Vous apparaissez comme une vamp, est-ce vous qui avez fait le stylisme de ce film ?
Oui, j'ai fait le stylisme de ce film. Je voulais m’inspirer des tenues des femmes fatales dans les films types ceux que je vous ai cité tout à l’heure, que ce soit The Rocky Horror Picture Show, ou Suspiria. Il y en a beaucoup d’autres dans cette esthétique là. C’est une femme vampire, sorcière, on ne sait pas trop ce qu'elle est. J'ai aussi fait le stylisme pour les autres acteurs et dans ce sens on a fait des boutiques vintage, des friperies. Je considère la garde-robe d'un clip primordiale parce qu'elle reflète l'histoire des personnages et dans notre cas, je voulais créer le personnage d'une femme très étrange et très forte. Du coup, là, on a un beau bustier Thierry Mugler et tout un tas de pièces savamment chinées.



Avec ce titre, on découvre une nouvelle façade de votre musique, parlez-nous de vos influences ?
C'est vrai que ma musique est généralement assez mélancolique. Elle a pas mal de sonorités sombres avec toujours beaucoup de sensualité. Avec "Killer", on a beaucoup plus de tempo, il est très électronique. Je suis donc ravie de pouvoir partager un titre qui a une dynamique un peu plus féroce, un peu plus rythmée. Pour moi, c'était une manière naturelle d'évoluer parce que j'adore chanter en live des chansons mélancoliques, calmes et lentes mais c'est excitant d'avoir aussi ces moments de rage où on laisse un peu tout sortir au travers d’un titre plus puissant. C'est quelque chose de nouveau, un nouvel aspect que j'ai envie de continuer de développer.

 

Votre premier album va sortir dans quelques semaines, pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
Mon album est grandement inspiré de mes expériences de lives. Jusqu'à maintenant, ça a énormément changé ma manière d'écrire de la musique. En fait, être en face d'une audience et vraiment connectée avec elle m'a fait beaucoup réfléchir aux genres d'émotions que j'avais envie de ressentir avec les publics simultanément et du coup au genre de musique qu'il fallait que je fasse pour pouvoir vivre ces instants sur scène. L'album sera donc beaucoup plus organique avec des chansons qui ont toutes été composées guitare, guitare/voix ou piano/voix. La majorité des chansons écrites, je les ai commencées chez moi depuis mon petit appartement à Paris et je pense que l'audience va ressentir une proximité de cœur à cœur, de moi à eux. En tout cas, j'espère que les publics vont la sentir…

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Comment vivez-vous cette nouvelle expérience ?
C'est incroyable, je me sens infiniment reconnaissante de pouvoir faire ce que j'ai toujours voulu faire, de pouvoir vivre de ma passion, de pouvoir faire de la musique tous les jours et penser à la musique tous les jours, c'est littéralement tout ce que j'ai toujours voulu toute ma vie. Donc, je suis absolument aux anges et extrêmement excitée de pouvoir sortir mon album bientôt !

 

Le monde de la mode ne cesse d'évoluer en tenant compte des nouvelles préoccupations notamment écologiques, quel est votre regard sur ses évolutions ?
Clairement, ce sont des questions que je me pose souvent surtout que ma colocataire est quelqu’un de très à cheval sur cette conscience écologique qu'on doit appliquer dans les moindres gestes du quotidien, que ce soit les courses qu'on fait, où on achète à manger, que ce soit les produits cosmétiques qu'on utilise, que ce soit comment on trie nos déchets, que ce soit les moyens de transport qu'on utilise. Ca passe par beaucoup de micros changements, de micros ajustements, on peut toujours s'améliorer. Par rapport à la mode, c'est vrai que j'essaie de porter de moins en moins de cuir et en général d’en acheter, et d’aller davantage vers des marques qui utilisent des tissus recyclés, des marques éco-responsables qui ont quand même de super belles fringues, de beaux marketing, qui savent donner envie avec des produits qui sont fabriqués avec intelligence et respect de l'environnement. Après, j'aime pas basculer dans des trucs trop idéalistes non plus parce que il y a encore énormément de choses à mettre en place dans notre système pour permettre aux marques de pouvoir allier rentabilité et sustainability (je ne sais plus comment on dit en français). Enfin, c'est une longue conversation qui dépasse la question… en tout cas, dans ma vie de tous les jours, j’essaie vraiment de faire attention à ce que j’achète.

 

Quelles sont les marques mais aussi les créateurs qui vous inspirent aujourd'hui et pourquoi ?
Justement en parlant de marques éco-responsables, j’adore Stella McCartney. Je trouve que le cuir végan qu'elle utilise pour faire ses sacs et ses chaussures est vraiment canon et c'est une fille qui au vu de son histoire - un papa dans la musique - fait état de beaucoup d'inspiration musicale dans sa création. Je trouve que c'est une femme très élégante, très intemporelle, qui sait créer pour les femmes de tous âges, de toutes corpulences, j'aime vraiment énormément ce qu'elle fait. J’aime aussi beaucoup Alexandre Vauthier. Une de mes meilleures amies, Amina Muaddi, est en fait la créatrice de chaussures pour Alexandre et j'ai déjà eu l'occasion d'aller plusieurs fois sur ses défilés, c'est vraiment magnifique. Je trouve qu'Alexandre est vraiment un des meilleurs créateurs de notre génération, il crée des silhouettes tellement fortes, tellement affranchies, la femme du futur, la femme moderne, à la fois féminine et masculine… j'adore ce qui’il fait.

 

Rihanna vient de lancer sa marque de luxe qu'en pensez-vous ?
Je trouve ça génial que les artistes d'aujourd'hui aient de multiples moyens de créer. On est tous ici pour créer et il faut continuer de créer et une fois que ça marche, il faut créer autre chose. J'ai des amis qui sont peintres, qui écrivent des livres et qui lancent une marque de bijoux. Pour moi la vie, c'est ça, il faut savoir voyager, il faut savoir se lancer dans des projets différents et je trouve ça génial que Rihanna - qui est tellement un exemple pour les gens aujourd’hui - montre que ce n’est pas parce que tu es une chanteuse que tu ne peux pas lancer une marque. Çà m'inspire en tant que personne qui vient justement de la mode et qui se lance dans la musique. J'ai eu un blog qui a très bien marché, mais je sais - parce que je me connais depuis toujours - que j'ai envie plus que tout de faire de la musique donc j'espère que l’audience saura me donner ma chance, la possibilité de m’exprimer… Je fais le parcours inverse finalement. Maintenant devenir Rihanna, tout le monde n’en est pas capable. Quelle femme ! Elle est extrêmement brillante, il faut l’admettre, et elle est en plus très touchante. Elle a une voix magnifique, tout ce qu'elle touche se transforme en or donc à mon niveau, je ne peux qu’être inspirée.. et principalement par cette manière de continuer à avancer en fait et d'entreprendre plein de choses, de le faire bien, et dans une vraie écoute de son audience. Ca été la première à sortir une marque de maquillage avec autant de teintes de fond de teints différentes, qui vont pour autant de couleurs de peau.

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Vous êtes biélorusse mais vous avez beaucoup voyagé quel est votre ville coup de cœur et pourquoi ?
J'aime beaucoup l’Italie. Le père de ma mère avait des origines italiennes et du coup j'ai vraiment beaucoup passé de temps en Italie notamment à Rome ou à Florence et dans le sud. J’aime également beaucoup l’Espagne. Le père de mon père a des origines espagnoles. Ces deux pays ont ce je ne sais quoi qui me touche. En termes de villes, je dirais Florence, Rome, Barcelone et Madrid.

 

Vous serez au festival Lollapalooza comment abordez-vous cette étape importante de la scène ?
Je me réjouis énormément. En effet, c'est une étape super importante parce quelle n’ai jamais fait un festival. Ce sera mon baptême donc je suis très excitée, et de me connecter avec le public. J’espère toucher un maximum avec ma musique, j'espère que ceux qui seront présents passeront un bon moment, découvriront quelque chose qu’ils n'ont pas encore entendu et qu’il y aura des moments de déchaînement et des moments de douceur.

 

Comment sera l'été de Kristina ?
Je pense que il sera très musical. Beaucoup de musique, beaucoup d'amour, beaucoup de bon vin, beaucoup de soleil, j’espère. J'ai envie d'être entourée de mes amis et de profiter.

Infos pratiques :
"Killer "est extrait du Premier EP EPHV1 déjà disponible chez E.47 RECORDS

Merci à Kristina pour sa disponibilité, son humilité et son professionnalisme

Propos recueillis par L.L pour fashions-addict.com

Kristina Bazan Killer
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