Interview Nolwenn Leroy : Je fais ma petite cuisine aussi bien en musique qu’avec mes fringues
Culture | Publié le 07/12/2009 11:40:04
Elle publie ce lundi 7 septembre son nouvel album "Le Cheshire Cat et moi". Un album conceptuel qui lui ressemble et assez différent des précédents albums de la jeune artiste. Sa rencontre avec Teitur, musicien scandinave à l'univers singulier aura été décisive pour ce nouvel opus. Elle livre aujourd'hui à votre magazine quelques secrets et sentiments autour de ce disque mais elle nous parle aussi de sa passion pour la Mode. Nolwenn Leroy une fashions addict épanouit qui a tout compris de la Mode ....
Nolwenn Leroy : " J’ai toujours apprécié dans la mode ce coté ludique plus que superficiel que l’on décrit parfois "
Vous sortez un nouvel album, comment vous sentez-vous ? Est-ce un soulagement ? Un grand bonheur ?
C’est un peu tout ça mélangé. C’est vrai que cela a été long avec beaucoup de questionnement et de recherches sur l’ambiance et sur la couleur que je voulais donner avec de longues périodes de création et d’écriture, donc c’est un moment de bonheur car enfin cet album ne m’appartiens plus. Il appartiens aussi au public, c’est un bonheur d’avoir les premiers retours, les premières impressions du public et des gens qui l’écoutent. Les premiers jours de promo me montrent que ça se passe plutôt bien, c’est très positif.
Je suis heureuse, car j’ai bossé sur un projet qui me ressemble, que j’ai fait que j’ai « drivé » du début à la fin. Quelque chose que j’ai fait entre potes dans un joli petit studio au fin fond de la Suède, vraiment un projet artisanal et c’est très agréable d’en parler aujourd’hui, d’évoquer tous ces souvenirs et anecdotes de studio, donc oui je suis très heureuse.
Vous empruntez avec votre nouvel album un nouveau paysage musical, comment s'est produit ce choix ? Est-ce pour coller à une certaine tendance pop-folk ?
En fait ça s’est imposé un peu naturellement car j’ai rencontré Teitur, nos chemins se sont croisés il y a quelques années je l’avais vu en concert à New York par hasard car j’étais en vacances là-bas, et j’étais tombée amoureuse de son album. Je me suis dit qu’un jour j’aimerais avoir cette couleur là sur un disque. Et puis au fil des années on s’est revu à Paris, il a fait ma première partie à l’Olympia. A l’abord de ce troisième album j’avais envie de lui demander des conseils pour organiser mes idées et de fil en aiguille je lui ai proposé de réaliser l’album. Ce qu’il a accepté. Il a ainsi donné cette couleur pop-folk, même folk symphonique, c’est un son bien particulier, qui finalement n’est pas si proche du pop-folk qu’on entend en radio à part peut-être le single qui finalement ne reflète pas si bien l’ambiance de l’album. Il y a énormément de surprises dans l’album, en écoutant ce premier extrait on ne se rend pas compte à quel point l’album est différent ce qui est plutôt positif. C’est vraiment un album sincère dans lequel je me sens bien, de rassurant, c’est pas vraiment pour coller à une mode. Je m’inscris rarement dans des tendances, ce qui est parfois un reproche, j’essaye de ne plus faire de compromis aujourd’hui même si j’en ai fait par le passé.
Votre précédent album date de 2005, qu'avez-vous fait pendant 4 ans ?
J’ai réfléchit à ce nouvel album, à ce que je voulais faire exactement, à quelle direction je voulais prendre, j’ai écrit, j’ai composé, j’ai pris des notes sur tout ce que je voyais, je ressentais , les situations de la vie, les faits de société, j’ai recherché des thématiques ou des angles qui n’ont pas été traités dans des chansons. Voilà c’est toute une période où on prend le temps de vivre et d’observer où on s’arrête d’un coup en se disant que ce que je viens de voir ou de vivre ça pourrait être une belle idée de chanson.
Vous avez pas mal voyagé pour ce nouvel album, qu'est-ce que cela vous a apporté ?
Enormément, car c’est vrai que j’ai voyagé un peu malgré moi dans le sens ou Teitur étant des Iles Féroé je devais me rendre dans ces contrées un peu isolées. Aussi Los Angeles ou j’ai pas mal écrit et composé, et la Suède où on a fait l’enregistrement. On s’est beaucoup balader mais à chaque fois cela permettait de se remettre au travail avec une nouvelle dynamique. Je trouve que ne pas être enfermer dans le même lieu, de changer d’ambiance, c’est bon pour tout le monde. Parce que parfois c’est pas évident d’être toujours avec les mêmes personnes. C’est bon pour le moral de changer de lieu ainsi. Pour ce qui est des Iles Féroé c’était aussi un moyen de mieux comprendre Teitur, pourquoi cette atmosphère particulière, ce personnage incroyable. Les Iles Féroé c’est vraiment un endroit magnifique et lorsque l’on veut faire le vide c’est idéal même si ce n’est pas une destination à laquelle on pense tout de suite mais c’est génial.
Moi ça m’a permis d’être un peu loin de Paris avec des gens qui n’avait pas d’a priori et qui finalement me connaissait vraiment très bien.
Comment vous pourriez décrire cet album ?
C’est un album délicat, c’est un album qui s’écoute ce qui est un peu bizarre à dire mais c’est un vrai projet musical qu’on écoute au coin du feu, c’est un album de saison même si je n’aime pas trop dire qu’il y a des saisons pour écouter des albums celui si s’inscrit très bien dans cette saison avec cette mélancolie qui plane sur l’album mais avec toujours une lumière dans un refrain. Ce n’est pas du tout un album triste, il y a une vraie ambiance, un univers assez feutré. J’ai la volonté de faire aussi des choses très brutes très organiques d’être au plus proche du public, d’avoir l’impression que je murmure que je susurre à l’oreille des gens, que la voix soit vraiment centrale sur l’album, sans effets, sans reverbes à fond la caisse, juste moi chaque partie d’instruments identifiables, quelque chose de très brut qui laisse aussi la place au silence. C’est très différent de ce que l’on peut écouter en radio, il y a un vrai parti pris au niveau de la musique et de l’image.
Faites-vous beaucoup attention à votre image ?
A tout ce qui entoure ma musique, la pochette de l’album, les clips, j’ai tendance à ne rien laisser au hasard à travailler de manière assez conceptuelle dans le sens ou l’image et la musique ne font qu’un, l’un complète l’autre et j’aime beaucoup cette idée d’avoir un bel écrin pour présenter mes chansons, je trouve ça fabuleux d’avoir un bel objet, de créer un lien supplémentaire avec le public. Les artistes qui m’ont inspiré comme Tori Amos ou Kate Bush travaillent comme ça , tout est toujours très pensé, très réfléchi, c’est comme ça que j’essaye de travailler aussi.
Etes-vous rester en contact avec vos camarades de la Star Academy ?
Oui toujours biensûr, ce sont des amis, on reste en contact même si on a pas le temps de se voir aussi souvent qu’on aimerais. On a chacun nos emplois du temps. Mais on est toujours heureux de se croiser car on a partagé des moments forts de nos vies.
Etes-vous une fashion addict ? Suivez-vous la mode ?
Beaucoup trop. J’ai toujours apprécié dans la mode ce coté ludique plus que superficiel que l’on décrit parfois. Moi la Mode c’est quelque chose qui m’a toujours passionné même toute petite, le fait de jouer avec les vêtements de les mélanger avec ceux de ma grand-mère, créer des styles. C’est d’ailleurs ce que je dis avec la chanson « Textile schizophrène » qui est dans l’album, le fait de devenir un personnage même si au fond je reste la même, la magie de part le vêtement de se transformer en quelqu’un d’autre, rentrer dans des personnages, moi je joue beaucoup avec ça. C’est pour ça que je n’ai pas vraiment de style, j’aime beaucoup passer d’un style à l’autre, biensur j'observe les tendances mais j’adapte la tendance surtout à ce que je suis et je prends tout ce qui m’intéresse, les petits détails fashion et je les mixe à ma sauce. Je fais ma petite cuisine aussi bien en musique qu’avec mes fringues. La Mode, ce qui est intéressant c’est de se l’approprier et de faire sa petite cuisine.
Avez-vous des lieux "cultes" pour votre shopping ?
Moi je suis très Top Shop, j’adore aller chez TopShop à Londres parce que à chaque fois je reviens avec plein de trucs délires, qu’on a du mal à trouver en France, notamment pour des fringues de scène. En Angleterre ils osent tout, il n’y a pas de limites, c’est « no limit » et dans des magasins qui ne sont pas spécialisés, pas très chers en plus, les anglaises osent tout même dans le maquillage c’est toujours très ludique. Moi lorsque j’arrive chez Top Shop j’ai des palpitations en me disant que je n’arriverais jamais à tout faire parce que c’est trop grand. Justement j’adore mixer des pièces de chez Top Shop parce que c’est délire avec des choses plus couture que je vais trouver à Paris, avec de très belles chaussures ou des beaux accessoires. J’aime toujours mélanger, je ne vais pas hésiter à mixer un truc de chez H&M ou de chez Zara avec une paire de Louboutin, je ne fais jamais dans le total look. Aujourd’hui je pense que les gens ont compris que ce n’était pas la chose à faire le total look.
Vos designers préférés en France ?
Sur ma tournée précédente mes vêtements de scène étaient signés par Balenciaga j’avais adoré cette collection un peu rock, rock gothique chic qu’il avait fait à l’époque, c’était génial. Pour la vie de tous les jours j’adore Isabel Marant, c’est pratique, on se sent bien, c’est sympa, quand on est à Paris qu’on cavale toute la journée on se sent vraiment bien dans ces vêtements là. Sinon en Chaussures bon j’adore Louboutin, j’ai souvent la semelle rouge, mais j’adore aussi les chaussures Miu Miu parce que j’ai envie de les manger ces chaussures tellement qu’elles sont jolies, on dirait des bonbons on a envie de les croquer, j’adore. Je suis une fan de chaussures, les sacs Yves Saint Laurent aussi, j’adore Chanel biensûr. Je ne me sépare jamais de mon 2.55, ce sac est génial, il m’a obligé à me débarrasser de mon sac style Mary Poppins où je mettais tout et n’importe quoi. C’est vraiment que pour ce sac que je m’oblige à faire des choix, parce que j’aime le porter. Sinon j’ai aussi tendance, parce que j’habite dans le coin, à aller au Printemps et aux Galeries Lafayette car c’est très pratique notamment pour trouver des fringues, des tenues pour de la scène ou des émissions car on peut faire le tour rapidement de nombreux créateurs, j’ai un peu mes habitudes là-bas, plus que l’Avenue Montaigne. A côté de ça j’adore les fringues Vintage, je récupère tous les vieux trucs de ma grand-mère, les vieux trucs en dentelles, j’ai fait un « Vivement Dimanche » chez Michel Drucker avec une jupe improbable de chez Manoush, parce que Manoush fait des créations avec les artistes très sympa, on travaille avec les couturières qui s’adaptent à notre univers, et en haut j’avais un top sans manche avec de la dentelle que j’avais récupéré au fin fond d’un tiroir chez ma grand-mère. De toute façon moi je garde tout, c’est un cauchemar pour stocker, mais bon la mode est un éternel recommencement. On est d’autant plus tendance qu’on utilise des pièces des anciennes collections, d’ailleurs la pièce qui fera le succès d’un look est rarement celle qui est le plus à la mode.
Des secrets de beauté à nous confier ?
Les produits « Crème de la mer », c’est terrible parce que ça coûte très cher mais ils sont vraiment bien ces produits. Quand on voit le prix on fait « gloups » mais sincèrement quand on voit le résultat on comprend mieux. Quand je rentre de plusieurs heures d’avion, je chauffe la crème entre mes mains, je l’applique, j’ai l’impression que ma peau boit la crème, c’est très agréable. Je suis bien. Cette crème est hydratante, elle est anti-rides, elle est anti-tout en fait. Donc c’est un bon compromis pour éviter de se mettre 36 produits. Elle fait tout et quand on n’a pas le temps c’est vraiment génial. Pourtant je ne suis pas pour aller vers les trucs chers mais là ça vaut vraiment le coup et il ne faut pas en mettre beaucoup, c’est très concentré et c’est très riche, ça dur longtemps …
Propos recueillis par Marie Joe Kenfack
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