Jean-Paul Lespagnard : jeune créateur belge à suivre !
JeunesCreateurs | Publié le 05/01/2009 10:00:30
Jeune créateur belge de talent Jean-Paul Lespagnard proposera dès le mois de mars sa première collection en son nom. L’occasion pour fashions-addict.com de découvrir le Vainqueur de la bourse de soutien (15 000 €) décerné par l’enseigne 1.2.3 lors du Festival International de Mode et de Photographie de Hyères, Jean-Paul Lespagnard a su, en un peu plus de six ans, tracer son chemin dans l’univers de la mode à force de persévérance. Formé aux Arts Plastiques dans une école à Liège c’est grâce à des cours du soir qu’il apprend la mode. Une vocation qui lui vient de son enfance sans qu’il ne sache réellement l’expliquer.
« J’ai toujours voulu etre créateur de mode, sinon je voulais être glacier en été et vendre du poisson en hiver. Papa était camionneur, ce qui n’a rien à voir, et pourtant je découpais dans le garage de mon père de vieux pneus pour en faire des corsets à mes sœurs. »
On note déjà l’originalité du personnage qui n’hésite pas à s’inspirer d’univers très différents comme par exemple celui du tatouage. En Belgique, il travaille avec la créatrice Annemie Verbeke où il découvre comment se conçoit une collection. Pour préparer le Festival d’Hyères il s’inspire des cordes, une matière qu’il affectionne pour son intérêt esthétique et ses couleurs. La collection qu’il a dessiné pour la marque 1. 2. 3. est la continuité de ce travail. Pour développer sa créativité Jean-Paul Lespagnard s’invente des personnages et raconte des histoires. Pour la collection 1. 2. 3. il a développé le personnage de Jacqueline, muse imaginaire, fan de Sylvester Stallone au travers des films Cliffhanger et Rocky. On retrouve ainsi les fameuses cordes présentent dans ces deux longs métrages : les cordes du ring pour Rocky et les cordes d’escalade dans Cliffhanger.
" On m’a claqué plein de portes au nez, on a essayé de me décourager "
Son succès lors du Festival d’Hyères, véritable tremplin pour les jeunes talents, lui a permis de rencontrer un financier et un agent commercial. Des rencontres qui lui permettent aujourd’hui de travailler au développement de sa propre marque qu’il présentera en mars prochain lors d’un défilé à Paris. Une première collection très originale puisqu’elle puise son inspiration dans l’univers des « camions ». « Mes influences ne sont pas dans la mode, même si je regarde quelques petites choses dans cet univers. Par exemple pour ma prochaine collection, j’ai visité Los Angeles mais je ne suis pas allé dans les boutiques de créateurs ou bien encore feuilleter les magazines de mode américain. Je suis plutôt allé dans les friperies. Le thème de la prochaine collection ce sera les camions et les camionneurs donc rien à voir avec la mode. Mon travail se fait surtout sur la structure car j’aimerais retrouver ce coté imposant des carrosseries de camions. J’ai envie de rendre la femme belle comme un camion. »
Après un premier atelier installé en Belgique, où il trouve une certaine tranquillité et un confort de travail, « les loyers sont accessibles ici » , Jean-Paul rêve d’une première boutique à Bruxelles dans un lieu peu habitué à la mode : le quartier des souvenirs, celui du Maken Pisse. « Ouvrir une boutique et amener la mode dans ce quartier de souvenirs serait une belle récompense. »
Quand on évoque avec lui le lancement de cette première collection il n’hésite pas à parler de « Lutte entre le coté business et le coté créatif des collections de mode ». « Pour moi il n’est pas question que mon agent commercial me dicte ce que doit être mon travail … » « Je prends juste en compte dans mon processus de création le coté commercial. Mais je ne ferais pas tel ou tel modèle juste parce que cette coupe a de fortes ventes. Mon but n’est pas juste d’avoir des vêtements avec une étiquette à mon nom.»
« Vous savez on m’a déjà proposé de faire un parfum, mais je ne pense pas que cela soit le moment. Quand on achète un parfum, on achète un univers, une image, je n’ai pas encore tout ça. Certe je connais mon univers créatif mais après avoir présenter une seule collection cela serait absolument ridicule de développer un parfum. »
Un jeune talent qui a la tête sur les épaules et qui ne souhaite pas brûler les étapes. « Dans ce métier il faut persévérer et s’obstiner. On m’a claqué plein de portes au nez, on a essayé de me décourager depuis ma sortie de l’école en 2002, maintenant je construis ma marque pas à pas. »
Ce jeune couturier très créatif à l’univers pas si éloigné de la Haute-Couture qu’il définit lui-même comme « La réprésentation d’un savoir faire et d’un artisanat, un univers important, et j’espère que les créateurs sauront aussi faire évoluer cette artisanat pour le faire entrer dans la modernité » , est promis à un bel avenir, Jean-paul Lespagnard, un nom à retenir.
Propos recueillis par MJ. Kenfack
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