L'animation française ambitieuse avec "Les voisins de mes voisins sont mes voisins"

Culture | Publié le 02/02/2022 09:42:05
Le cinéma d'animation est un genre à part au sein du septième art. Pour certains une industrie florissante pour d'autres un moyen d'expression artistique, parfois les deux. Ce sont avant tout des histoires, des personnages, comme le cinéma aime nous en proposer. Avec "Les voisins de mes voisins sont mes voisins" nous avons là ce que peut proposer de plus ambitieux l'animation française.

Si le cinéma d'animation est dominé par les Studios américains et leurs usines à blockbusters, le Japon et la France ont su également s'imposer dans ce domaine avec souvent des films atypiques, peut-être plus poétiques, en tout cas toujours avec un graphisme singulier. "Les voisins de mes voisins sont mes voisins" réalisé par Anne-Laure Daffis et Léo Marchand est de ces films d'animation qui ont une vraie identité. On adhère ou pas.

 

Synospsis : Un ogre casse ses dents la veille de la Saint-Festin, la grande fête des ogres. Un magicien rate son tour de la femme coupée en deux et égare les jambes de son assistante. Un randonneur suréquipé reste coincé plusieurs jours dans un ascenseur. Un vieux monsieur tombe amoureux d’une paire de jambes en fuite. Une maman confie ses enfants au voisin le soir de la Saint-Festin... Dans un immeuble, les destins entremêlés de dix vrais voisins ou voisins de voisins, aux prises avec les drames, les plaisirs, les surprises et les hasards de la vie quotidienne.

Une galerie de personnages dans un immeuble

Derrière ce film on retrouve un duo complice. Anne-Laure Daffis et Léo Marchand se sont rencontrés au lycée avant de retrouver à l’Université Panthéon-Sorbonne en Arts-Plastiques dont ils sont diplomés. Ensemble, ils ont co-réalisé en 1998 leurs deux premiers courts métrages en prise de vue réelle ainsi qu’un documentaire avant de toucher à l’animation pour leur première collaboration avec Lardux films en 2001 : "On a beau être bêtes on a faim quand même" puis "La Saint Festin" en 2007, grand succès du court métrage d’animation. Ce film est leur premier long métrage en animation.
Avant d'être un film d'animation ce long métrage est un projet cinématographique avec une démarche classique reposant sur une idée, un scénario, des personnages, des références. C'est en toute liberté et sans contraintes que les deux auteurs ont pu exprimer leur "idée de cinéma". Pour eux l'animation est juste un moyen d'expression un terrain vierge à explorer. Leur but étant de créer et de faire vivre des sensations diverses et antagonistes. D’où la multitude de genres qui composent ce film et le fait que les personnages et les situations nous emmènent vers ces différents genres et pas l’inverse. Les références et les inspirations d'un cinéma d'auteurs ancien ne sont pas absentes. La richesse du film se construit par ses personnages qui eux aussi ont leur référence. Le magicien Popolo est inspiré par Roberto Benigni. Par le choix de son patronyme, le vieux monsieur Demy, est évidemment un hommage à Jacques Demy. Les personnages animés ont bien entendu leurs voix qui font leur personnalité. Par exemple le personnage de l’ogre est incarné par François Morel qui lui a prêté sa voix. On reconnaît également Arielle Dombasle une danseuse de flamenco, Cyril Couton alais François Truducou, Olivier Saladin (comme François Morel un ancien Deschiens) qui joue PIcasso ou encore l'imitateur Didier Gustin qui prête sa voix à Monsieur Demy tout en imitant Michel Serrault.
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Cette galerie de personnages ne peut exister que dans un cadre précis. Il s'agit ici d'un immeuble. Cette idée d’immeuble permet d'extrapoler et d'illustrer ce que c’est que d’habiter ensemble mais séparés chacun dans des petites boîtes. Pour lier les voisins et leurs histoires le duo de créateurs a trouvé l’idée de l’ascenseur avec Picasso et son maître qui sont comme la colonne vertébrale du récit. Pour autant nous ne sommes pas dans une succession de sketches. C’est évidemment également un hommage au Père Noël est une ordure. Les surprises et les références ne manquent pas dans ce long métrage dont on peut faire la lecture à plusieurs niveaux s'adressant ainsi à tous les publics. Si vous cherchez un dessin animé qui a du sens et de la profondeur ce film répondra à vos attentes. "Les voisins de mes voisins sont mes voisins" est un long métrage inventif, attachant, avec une vraie poésie cinématographique.

affiche Les voisins de mes voisins sont mes voisins

Infos pratiques :
"Les voisins de mes voisins sont mes voisins" un film de Anne-Laure Daffis et Léo Marchand
avec les voix de Arielle Dombasle - Valérie Mairesse - Elise Larnicol Rosaria Da Silva - François Morel - Olivier Saladin Cyril Couton et Didier Gustin
Durée : 90 minutes - Sortie en salle le 2 février 2022
Production Lardux Films - Distribution Jour2Fête

 

Par MJK
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