Laurie Thiry, sacs fait main et made in France

JeunesCreateurs | Publié le 29/04/2021 13:54:12
Le Made in France a retrouvé ses lettres de noblesse et le fait-main est de nouveau tendance. On ne peut que s'en féliciter. La jeune créatrice Laurie Thiry illustre parfaitement ce renouveau artisanal qui anime aujourd'hui l'entreprenariat français. Avec ses sacs à main Laurie Thiry a trouvé son moyen d'expression et démontre qu'il est toujours possible de créer en France avec de belles valeurs.
Laurie Thiry
C'est dans un petit atelier à Asnières sur Seine que la créatrice confectionne des sacs en édition limitée selon les demandes et son inspiration. Votre magazine a voulu en savoir plus sur son parcours et ses projets et a posé quelques questions à cette créatrice promise au plus bel avenir.

" Je réussirai car je suis assez folle pour croire que j'y arriverai ..." 


Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ? 
Laurie Thiry, 28 ans, créatrice de ma marque éponyme de maroquinerie haut de gamme. Je suis diplômée d'un master en webmarketing, j'ai travaillé dans la communication et j'ai décidé de tout lâcher pour me consacrer à la maroquinerie. Après plusieurs entretiens, j'ai eu la chance de travailler pour la maison Louis Vuitton en tant que malletière, par la suite je me suis lancée dans l'aventure de l'entrepreneuriat et apprendre la maroquinerie en autodidacte.
  
D’où vous vient cette passion pour la maroquinerie ? 
Je mentirais si je disais que ça fait des années que je suis passionnée, ça met venu assez tard. J'ai su quand j'étais en licence que je voulais créer une marque de maroquinerie. Ne me demandez pas pourquoi car je n'en ai aucune idée. J'avais décrété que je ferais ça et je m'y suis tenu. En travaillant pour les salons Créations & savoir-faire et Aiguille en fête en communication, j'étais souvent en relation avec des artisans passionnés, l'envie de me lancer n'a cessé d'augmenter. On m'a donc offert un atelier de DIY pour apprendre à faire un sac chez Atelier le pigeon coq et j'ai adoré.
 
 
L’idée de se lancer en pleine crise sanitaire ne vous a pas stoppé ? 
 Au contraire, je prends les choses comme elles viennent et je m'adapte. Je me fixe un objectif et je m'y tiens, le but étant d'aller au bout de cet objectif pour ne pas avoir de regret par la suite. Un dicton me va très bien : " je réussirai car je suis assez folle pour croire que j'y arriverai" et pour le moment ça me réussi plutôt bien.
 
 
Pourriez-vous nous expliquer la provenance de vos cuirs ? Comment sont sourcées vos matières premières ? 
J'essaie au maximum d'être éco responsable dans ma démarche, avec tout ce que l'on entend ces derniers temps on a envie de se sensibiliser. Etre la plus transparente possible en vous montrant sur mon Instagram @laurie.thiry comment je travaille, d'où proviennent mes matières. J'aime créer un sentiment de proximité avec mes abonnés. La grande majorité de mes cuirs proviennent des stocks dormants de grande maison de luxe. Je sélectionne les peaux selon mes envies ainsi que la qualité. C'est aussi un challenge puisque ce n'est jamais la même épaisseur de cuir, la même souplesse et les mêmes couleurs, il faut toujours s'adapter et se réinventer. Une petite partie vient d'Italie. Principalement pour les sacs personnalisables. Les clientes choisissent leur couleur parmi de nombreux coloris, il y en a vraiment pour tous les goûts. Sourcer ses fournisseurs est je dirais, une tâche assez ingrate, il faut réaliser beaucoup de tests avec différents fournisseurs avant de trouver les perles rares.
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" Mon sac est original et unique mais peut aussi être un classique avec des couleurs neutres " 


Sac Laurie ThiryVous avez travaillé dans les ateliers Louis Vuitton, quelle expérience cela vous a apportée ? 
 Que du positif ! J'ai travaillé chez Louis Vuitton à Asnières qui est the atelier par excellence. L'expérience est superbe, par contre une chose est sûre, vous n'y allez pas pour la cantine qui vous fait retomber en enfance mais pas dans le bon sens du terme ;) Sinon tout va bien, nous ne sommes vraiment pas à plaindre.
 
J'ai pu être formé par des professionnels passionnés par leur métier pendant un mois sur une grosse malle iconique puis après nous sommes affectés à une équipe. J'ai eu la chance de travailler sur un clutch défilé designé par Virgil Abloh, j'ai aussi travaillé sur toutes les autres malles de la maison. Comparé à certains ateliers, le mot d'ordre à Asnières est l'esprit d'équipe c'est pour cela que j'ai réellement pu apprécier l'expérience. N'ayant pas de perspective dans la maroquinerie chez LV, malletier et maroquinier sont deux métiers différents j'ai donc décidé d'apprendre la maroquinerie en autodidacte pour me lancer par la suite.
 
 
Comment se passe votre processus de création ? 
J'ai mis un an avant de sortir mon premier sac, le modèle Nina. Je l'ai imaginé, dessiné puis prototypé. Pas évident quand on n’a pas le cursus habituel, il faut s'armer de patience mais la satisfaction est d'autant plus grande. Autant vous dire que ce n'est pas tout beau tout rose dès le premier coup, ça se joue parfois à 1 millimètre. Je viens de sortir un tout nouveau modèle, le modèle Lessentiel qui pourra plaire à une autre clientèle. Je souhaite que ma marque puisse convenir à tous les budgets.
 
Pour quelle femme destinez-vous vos sacs ? 
Mon sac est original et unique mais peut aussi être un classique avec des couleurs neutres. Le design ne peut pas plaire à tout le monde et c'est le but, je souhaite une communauté de femme précurseur de la mode et avant-gardiste, une femme qui aime oser et qui ne souhaite pas ressembler à tout le monde. L'âge m'importe peu, puisque je vends aussi bien à des femmes de 30 ans comme 50 ans. Ce n'est qu'un état d'esprit et de goût.
 
 
Quelles sont les prochaines étapes de développement de votre marque ? 
Je souhaite à l'avenir déléguer la production à des artisans français passionnés. On peut voir beaucoup de marques qui font fabriquer en France dans leur début puis veulent plus de bénéfices par la suite et commencent à sous-traiter la production dans les pays européens, ce n'est pas mon objectif. Ca serait un peu tromper ma clientèle qui justement est sensible au made in France.
 Il est vrai que de vendre une création via les réseaux sociaux ou un site internet nécessite un appui en boutique physique, à l'avenir je vais démarcher les boutiques qui correspondent à mon univers. Je comprends très bien que l'on veuille toucher le cuir, voir le sac en vrai, il est donc nécessaire pour moi d'être en boutique.
 

Qu'aimeriez-vous entendre dire à propos de vos sacs ? 
Que c'est les plus beaux ! Non, blague à part, c'est une très bonne question. Je dirais que j'adorerais que l'on me compare avec des grands du métier, qui ne rêverait pas d'entendre ça. Que ce sont des sacs que l'on ne voit pas partout et qu'il est devenu rare de voir une marque qui fait tout à la main en France.

Infos pratiques :
Site officiel : lauriethiry.fr
 
Propos recuaillis par MJK
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