Le luxe continuera de briller en 2008, malgré le ralentissement économique
Luxe | Publié le 30/01/2008 16:58:41
Le secteur du luxe suisse va continuer à profiter d'une forte croissance en 2008, en dépit du ralentissement économique attendu cette année, profitant d'une demande soutenue en bijoux et montres des consommateur d'Asie et du Moyen-Orient.
"Le ralentissement économique ne va toucher le secteur du luxe qu'à partir du second semestre", estime John Cox, analyste à la banque suisse Landsbanki-Kepler. "Les horlogers doivent toujours honorer leurs carnets de commandes", qui sont remplis à ras-bord, a-t-il ajouté.
Le groupe suisse Swatch, qui possède Omega, Tissot et Breguet, a récemment admis être confronté à d'importants problèmes de capacité de production, avec une demande qui a presque doublé, principalement dans le segment de la montre haut-de-gamme.
Face à ces difficultés, le numéro un mondial de l'horlogerie a allongé ses délais de livraison de quelques mois à plus d'un an pour les marques les plus prestigieuses.
L'horloger, qui a augmenté ses ventes en 2007 de 17,6%, s'attend pour cette année à "une évolution positive" de son activité.
Richemont, l'autre géant suisse du luxe et numéro deux mondial après le français LVMH, a en revanche souffert en décembre d'un ralentissement de la demande aux Etats-Unis et au Japon.
Malgré de premiers signes de faiblesse fin 2007, les exportations horlogères suisses ont réalisé l'année dernière une croissance de 16,2%.
Pour 2008, les analystes de la banque Vontobel tablent sur des ventes en hausse de 10% pour les seules montres. La Fédération de l'industrie horlogère suisse parie quant à elle sur "une croissance (qui) va se poursuivre aux alentours des 5 à 6%", selon son président Jean-Daniel Pache.
Pour l'ensemble du secteur, la Banque cantonale de Zurich parle d'une croissance annuelle de 7% sur les dix prochaines années, que les professionnels doivent atteindre grâce à la demande effrénée des pays émergents en montres plaquées or et autres bagues serties de diamants.
"La prospérité croissante, le tourisme international, la démocratisation du luxe et le besoin de reconnaissance sociale" ont tiré la demande ces dernières années, estime l'analyste de la banque zurichoise, Patrik Schwendimann.
"Les +nouveaux+ marchés en Chine, Russie, au Moyen-Orient et, à long terme, l'Inde", vont servir de locomotive au secteur du luxe, qui risque l'essoufflement dans les pays industrialisés, précise-t-il.
En termes de destination d'exportations horlogères, Hong Kong est ainsi passé en décembre devant les Etats-Unis.
Le Japon, traditionnellement friand de luxe helvétique, continue de dégringoler, en raison des taux de changes défavorables mais aussi d'une baisse de la consommation.
Les analystes de la banque Vontobel s'attendent à une boulimie de montres suisses en Chine, notamment grâce aux Jeux olympiques de 2008 - dont Omega est l'un des sponsors -, mais aussi à Singapour et au Moyen-Orient grâce à un prix du baril de pétrole toujours élevé.
Les spécialistes du secteur doutent cependant que l'Asie puisse prendre à elle seule le relais, surtout si la crise économique venait à s'étendre.
Source AFP - 30.01.08
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