Le vintage fascine la mode ...
Mode | Publié le 20/02/2012 15:26:05
Tous les designers avouent d'aller chercher leur inspiration aux puces
Même sans tomber dans le copier/coller pur, quasiment tous les designers avouent d'aller chercher leur inspiration aux puces. Un pour tous, Paul Smith et ses références rock 70. Le jean patte d'éléphant, le chemisier fleuri et la capeline sont rentrés de Woodstock pour remplir à nouveau nos garde-robes, pendant que les ceintures nous serrent à nouveau la taille comme chez nos grands-mères. Une prospective plus tournée vers l'arrière que vers l'avant, celle adoptée par les créateurs aujourd'hui, comme si la vision d'un futur instable nous faisait tellement peur. En ces temps de crise, où les chiffres de ventes s'écroulent et l'important est de réaliser un bon chiffre d’affaire, pas d'être créatifs, on mise sur l'effet rassurant des silhouettes connues.Mais si les designers nous proposent ces modèles, c'est parce qu’ils respectent un goût en vogue. Depuis quelques années, la passion pour le vintage a contaminé l'univers de la mode. Il y a 10 ans, la situation était toute autre. La mode regardait vers l'avant, et les consommateurs avec, porter des vêtements usés, vieux, était considéré comme ringard. Seul les personnes sans d’autres alternatives couraient friperies et dépôt ventes.
Qui a lancé donc cette mode ? Qui nous a mis dans la tête qu'une veste Thierry Mugler aux épaulettes à la Dynastie est chic et pas juste démodée ? Mais les stars d'Hollywood, bien évidement.
Une tendance venue d'Hollywood
L'usage du vintage a commencé à gagner en visibilité à partir de la fin des années 90, quand en 1997 Barbra Streisand a écrit un article dans les colonnes du prestigieux New York Times expliquant sa passion pour les vêtements vintage, qu'elle utilisait aussi pour s'exhiber sur scène à Broadway. Dans les années suivantes, les unes après les autres, stars et starlettes ont commencé à sortir de l'ombre et à avouer leur amour pour l'odeur de naphtaline des robes chinées.Drew Barrymore, Chloé Sevigny, Emma Watson, Nicole Richie, Emma Roberts… On ne compte plus leurs apparitions en vintage. Lily Allen en est même arrivée à ouvrir une boutique à Londres sous le charmant nom de "Lucy in Disguise". Les sœurs Olsen, en plus d'avoir leur propre griffe, n'hésitent pas à s'afficher sur le tapis rouge en vintage. Quand Sofia Coppola habitait encore Paris, elle allait chiner chez Frip'Star dans le Marais. Sans oublier Kate Moss qui ne sort pas de chez elle sans au moins une pièce d'antan.
Encore tout récemment, on pense également à Lana Del Rey qui a connu le succès après avoir changé de nom et adopté un look carrément vintage de poupée hollywoodienne années 50. A l'origine de cette manie, ne se cache pas la peur du futur ou le besoin de s'assurer une clientèle, mais la volonté de se distinguer, de porter une pièce unique que personne d'autre ne puisse avoir, même avec tout l'argent du monde. Car la principale caractéristique du vintage, ce qui fait son prestige, est la singularité des pièces. On ne trouvera pas cinquante robes Vionnet comme on trouve dix sacs Céline dans une soirée. Captant la tendance revival qui était dans l'air, la série Mad Men a été crée en 2007 rencontrant tout de suite un énorme succès critique et publique, influençant designers et mode de rue. Car après avoir proliféré parmi les célébrités, le virus du vintage s'est propagé jusqu'à la rue. Les touristes de passage à Paris ajoutent désormais aux circuits classiques un tour aux puces de St-Ouen et dans les boutiques vintage.
Pour satisfaire ce marché en expansion, salons, et foires entièrement dédiés au vintage ont vu le jour, comme le Salon du Vintage qui a lieu chaque année à l'Espace des Blancs Manteaux. Même si en apparence le monde du vintage peut sembler anarchique, au contraire il est ordonné selon des règles bien strictes. Pour gagner l'appellation de vintage un objet doit avoir au moins 20 ans d'âge, témoigner d'un style propre au designer qui l'a conçu, ne jamais avoir subi de transformation et être parfaitement conservé.
Curieux destin celui de ce mot qui a été crée par les anglais à partir du français vendange pour définir un certain cru de Porto.
Par C.L - Credit photo : fashions-addict.com
Publicité