Les Abattoirs de Toulouse expose l’Art Africain
Culture | Publié le 11/06/2021 09:39:38
Institution inédite née de la fusion du Musée d'art moderne et contemporain de la Ville de Toulouse, et du Fonds régional d'art contemporain, les Abattoirs de Toulouse est un Musée de France passionnant qui nous propose depuis sa réouverture plusieurs expositions dont "Au-delà des apparences. Il était une fois, il sera une fois", "L'Afrique dans tous ses états d'art" , "Les Esprits de l'eau / Horizons d'eaux" et "La Revue Noire".
Si l'Art africain a largement sa place dans nos musées à travers des expositions permanentes notamment au Musée du Quai Branly, au Louvre avec la collection des Arts Premiers, ou à l'occasion de rétrospectives références, il demeure méconnu de nos concitoyens dans sa diversité et sa richesse. C'est dans le cadre de la Saison Africa2020, que le Musée les Abattoirs de Toulouse a imaginé ce parcours autour de l'art africain à découvrir jusqu'au 22 août 2021.
On s'interroge sur les modes d’échanges et les technologies de la transmission
Ouvert en 2000 dans un bâtiment remarquable du 19e siècle avec sa couleur orangée traditionnelle de la région et de la terre cuite, le Musée Les Abattoirs est un lieu unique qui a été rénové afin de proposer des expositions d’art moderne et contemporain et des créations d’artistes. Ce bâtiment divers et transversal est multifonctionnel, à la fois, libraire, bibliothèque, musée, restaurant, ateliers etc ... L'écrin idéal pour une exposition sur l'Art Africain. Dès l'entrée du musée vous êtes accueilli par l'œuvre "Lutteurs Noubas" (1984-1987) du sculpteur sénégalais Ousmane Sow, appartenant la collection des Abattoirs, Musée - Frac Occitanie Toulouse. Le ton est donné avec cette création forte et puissante illustrant toute l'importance de l'art africain.
"Au-delà des apparences. Il était une fois, il sera une fois" nous propose un parcours à la découverte des artistes femmes africaines qui s'interrogent sur nos sociétés avec différents moyens d'expression. ici l'art nous offre un nouvel éclairage sur l'évolution des sociétés africaines qui ont été bousculées par l'arrivée de certaines technologies comme internet. On s'interroge notamment sur l'oralité, cette forme de transmission du savoir qui disparaît aujourd'hui. L'expression "Il était une fois" a-t-elle encore un avenir ? Parmi les œuvres et les travaux exposés on s'arrête sur la vision cinéaste de Betelhem Makonnen artiste éthiopienne qui nous propose sa propre vision de l'art, elle travaille beaucoup dans le portrait et l'autoportrait elle a aussi une forte pratique photographique, un vrai questionnement sur comment s'exposer ou comment on se montrer, à l'heure d'internet. L'autoportrait un sujet qui a toujours accompagné l'histoire de l'art s'offre ici une nouvelle interprétation.
On découvre ensuite le travail de Emma Wolukau-Wanambwa une ougandaise qui vit aujourd'hui entre l'Ecosse et l'Angleterre. Ici elle nous présente son travail sur la première école d'art sur le modèle occidental créée par un professeur et artiste Anglaise dans les années 1930. Elle évoque la question de la transmission et de l'apprentissage. On peut également voir des œuvres de Meriem Bennani, Contemporary And (C&), Amira Hanafi, Nicène Kossentini, Bhavisha Panchia, Fatimah Tuggar. Au final cette exposition est une réflexion sur la notion d’oralité augmentée : quel rôle l’oralité a-t-elle joué hier, joue-t-elle aujourd’hui et jouera-t-elle demain ? On s'interroge sur les modes d’échanges et les technologies de la transmission. Une réflexion qui va au-delà du continent africain.
L'héritage de La Revue Noire
Avec "L'Afrique dans tous ses états d'art" le musée nous invite à découvrir comment s’écrivent les histoires d’un continent, des arts, d’individus. La question est posée de savoir comment évoluent les arts africains à notre époque mais aussi dans le temps, de l’écriture de l’histoire ancienne mais surtout contemporaine. les formes de création et d'imagination sont multiples, poétiques ou musicales.
A l'étage des Abattoirs, on découvre "Revue Noire" nouvelle partie de cette thématique sur l'Art africain. Dans les années 90 la Revue Noire a marqué l'histoire de la presse en étant le support et l'expression d'une culture dynamique en Afrique. Fondée par Jean-Loup Pivin, Simon Njami, Pascal Martin Saint-Léon et Bruno Tilliette, l'idée de la revue n'était pas seulement d'exposer l'art africain mais de savoir comment évoquer la question , comment en parler, avec une volonté de dépasser les notions de post-colonialisme.
Pendant près de dix ans la Revue Noire a abordé toutes les formes d'expression, pays par pays sans oublié la diaspora, les artistes plasticiens, le cinéma, le design, la danse , la cuisine, les photographes, la musique. Un magazine qui a largement contribué à la reconnaissance des créateurs africains, non seulement par les autres, mais aussi par eux-mêmes. elle a ainsi proposé plus de 3 500 artistes vivant sur le continent Africain ou ayant des liens avec lui. Aux Abattoirs vous pourrez découvrir 4 grandes salles où sont exposées de nombreuses photographies, témoignage des œuvres de ces artistes presque inconnus. Lors de cette visite on découvre notamment dans une salle l'œuvre de Pascale Marthine Tayou, dont le nom est "Fétiche Revue Noire, 2016" avec 9 mâts et près de 500 ouvrages.
Ce parcours d'exposition est d'une exceptionnelle richesse et un vibrant hommage à l'art africain, à ne pas manquer si vous êtes dans la région cet été.
Infos pratiques :
les Abattoirs | Musée - Frac Occitanie Toulouse Musée d'art moderne et contemporain Fonds régional d'art contemporain
76 allées Charles de Fitte 31300 Toulouse - www.lesabattoirs.org
tél : 33 (0) 5 62 48 58 00 (accueil administration) ou 33 (0) 5 34 51 10 60 (serveur vocal)
Accès : Métro : ligne A, arrêt "Saint-Cyprien République" - Bus : n°31 et 45, arrêt "les Abattoirs"
Horaires : Ouvert du mercredi au dimanche de 12h00 à 18h00. Nocturne le jeudi jusqu’à 20h00 (hors vacances scolaires).
Tarifs : Plein tarif : 8,00 € | Tarif réduit : 5,00 €
Par MJK
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