Les femmes peintres au Musée du Luxembourg

Culture | Publié le 18/05/2021 08:04:59
C'est le grand réveil pour le monde de la culture. L'art est de nouveau à l'honneur et les musées français se mobilisent pour faire de cette réouverture un événement pour le grand public. Parmi les lieux à découvrir nous avons pu visiter l'exposition Peintres femmes au Musée du Luxembourg.

Organisée par la Réunion des musées nationaux "Peintres femmes, 1780-1830 Naissance d’un combat" est à visiter dès le 19 mai au Musée du Luxembourg, un superbe lieu collé au Jardin du Luxembourg. Vous l'avez compris cette exposition a pour but de mettre en lumière le travail d'artistes peintres féminines. C'est presque 50 ans de peinture entre les années pré-révolutionnaires jusqu’à la Restauration, que l’exposition nous propose de découvrir par le biais d'environ 70 œuvres provenant de collections publiques et privées françaises et internationales.

Une Histoire de l'Art à réécrire ?

Cette exposition est l'occasion de (re)découvrir des grands peintres artistes femmes souvent méconnues pour diverses raisons souvent liées à l'histoire et à l'époque. Le rôle des femmes dans l'art s'apparente à un vrai combat. Les peintres femmes ont fait preuve d'un vrai courage pour s'imposer dans un monde d'hommes. Par exemple l'entrée à l’Académie royale de peinture d’Elisabeth Vigée-Lebrun et Adélaïde Labille-Guiard en 1783 contre la volonté de Jean-Baptiste Marie Pierre, premier peintre du roi. est un vrai événement. Parmi ces artistes femmes majeures sont également cités les noms de Marie-Guillemine Benoît (et son célèbre Portrait d’une négresse), Angélique Mongez pour ces grandes machines historiques davidiennes, Marguerite Gérard ou bien encore Constance Mayer dont le suicide semble l’avoir sauvée de l’oubli davantage que son œuvre souvent réattribuée à Prud’hon, son compagnon de vie et d’atelier.
Cette exposition, si elle est l'occasion de présenter des œuvres de peintres femmes, elle interroge aussi l'histoire et celles et ceux qui l'ont raconté. Il n'est jamais simple de présenter et mettre en scène une histoire qui n’a pas été racontée (celle des peintres femmes), il est ainsi plus que temps à une époque où le féminisme se transforme, d'écrire une histoire de l’art « avec femmes ».

Peintres femmes, 1780-1830 Naissance d’un combatOn trouve de nombreuses raisons ou excuses à l’absence des « grandes » femmes artistes dans l'histoire de l'art. La principale est historique : l’interdiction faite aux femmes de pratiquer le nu et donc la peinture d’histoire. Les autres sont notamment : leur niveau moindre de formation, le numerus clausus à l’académie royale, la vocation matrimoniale, maternelle et domestique que leur attribuent les critères de genre, leur minorisation sociale et politique, la limitation de leur pratique à des genres « mineurs ». Dans ce récit, on ne parle pas des peintres femmes parce qu’il n’y en a pas ou peu qui sont « grandes ». Parce que le « grand » (grand homme, grand genre, grande œuvre, grande Histoire) y est un présupposé tout autant qu’une intention esthétique et politique qui détermine des choix, des omissions et des exclusions dans la recherche documentaire. Un des intérêts de cette exposition est d’avoir déplacé l’origine du point de vue sur les productions des artistes femmes. L'ensemble des documents et œuvres proposées constituent un paysage totalement différent de celui que l’histoire de l’art traditionnelle nous a transmis. ici l'objectif est de redonner toute sa place aux témoins et aux acteurs de l’époque dont la parole avait été occultée mais aussi aux œuvres, à la démarche artistique. Les œuvres des artistes femmes ne sont pas observées qu’à la lumière de leur statut de femme, on observe aussi leur apport et leur place dans l’espace des beaux–arts entre 1780 et 1830. L’exposition est avant tout artistique et un combat contre l’oubli.

Parmi les peintures présentées on peut observer le travail remarquable d'Adélaïde Labille-Guiard qui a peint des sujets royaux. Vous verrez aussi dans cette exposition que les femmes peintre ne se limitaient pas en terme d'inspiration même si l'essentiel des oeuvres est représenttaive. Un portrait de la reine Marie-Antoinette (photo en haut) dans sa robe de mousseline sublime l'élégance de Marie Antoinette une oeuvre réalisée par la talentueuse Élisabeth-Louise Vigée Lebrun. A voir également le travail d'artistes femmes comme Jeanne-Élisabeth Chaudet, Cesarine Davin Mirvault, Hortense Hautdebourt-Lescot et Louise Hersent. Dès 1800 les cours privés se  multiplient et les maîtres voyant ce succès ouvrent des sections feminines dans leur atélier supervisées soient par leur épouse où par une ancienne élève. Marie Amelie Cogniet et Catherine- Caroline Cogniet-Thevinin ont représenté dans des tableaux l'ambiance de ces atéliers. On reste admirative devant le tableau de Louise-Josephine Sarazin de Belmon qui a réalisé une oeuvre extraordinaire avec "Vue du Forum Romain" avec l'arche de Septium Severus au matin entre 1842 et 1860. 

 

Infos pratiques :
Peintres femmes, 1780-1830 Naissance d’un combat
19 mai - 4 juillet 2021
Musée du Luxembourg - 19 rue Vaugirard 75006 Paris
Horaires :
Tous les jours de 10h30 à 19h nocturne jusqu’à 22h le lundi dès le 8 juin fermé le 1er mai
Tarifs :
13 € ; TR 9 €, spécial Jeune 16-25 ans : 9 € pour 2 personnes du lundi au vendredi après 16h gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires des minima sociaux, illimité avec le pass Sésame Escales réservation obligatoire
Accès :
M° St Sulpice ou Mabillon - Rer B Luxembourg
Bus : 58 ; 84 ; 89 ; arrêt Musée du Luxembourg / Sénat

 

Par MJK
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