Les tops d'un jour ne sont plus tops toujours
Mode | Publié le 14/05/2012 13:47:28
Les années 80 et 90 ont dévoilé les plus grands top models de l'histoire du mannequinat. Leurs noms sont encore sur toutes les lèvres. Certaines, telle Kate Moss, continuent à enchanter les créateurs, tandis que d'autres ont su habilement exploiter leur notoriété pour la transformer en boîte à cash. Cindy Crawford, Naomi Campbell sans oublier Claudia Schiffer, Elle Macpherson, Christy Turlington ou Heidi Klum : peu de mannequins aujourd'hui peuvent se targuer d'une telle aura auprès du public. Elles monopolisaient les podiums mais aussi les pages des magazines. Leur rôle était de faire rêver les masses, de s'imposer comme modèle d'élégance... En 2012, la donne a changé. Il y a toujours des visages qui s'imposent sur les publicités et sur les podiums, plus difficile pourtant de leur donner un nom. Les comédiennes deviennent une rude concurrence. Les rôles semblent s'être inversés.
La concurrence des comédiennes
On était mannequin, on était repéré et on devenait comédienne (avec ou non un succès à la clé. Le plus bel exemple récent et réussi est celui de Laetitia Casta.) Maintenant, on acquiert la reconnaissance du public via un blockbuster et on est sollicité pour devenir l'égérie d'une marque. Voir la carrière d'Emma Watson, la charmante Hermione dans Harry Potter, qui participe à la campagne de Burberry et incarne le nouveau visage de Lancôme. On peut citer aussi Lou Doillon et sa provocante publicité pour Givenchy, Uma Thurman pour Schweppes, Rihanna ou Megan Fox pour Giorgio Armani, Demi Moore pour Helena Rubisntein et dernier en date pour un lancement plutôt décalé Brad Pitt en Chanel N°5 ! Pour représenter une marque, il faut désormais avoir acquis son "droit de paraître" ailleurs. Dans le sport comme Laure Manaudou qui s'affiche pour Lancel, Cadum, les magasins Aubert ou, en son temps, Zinedine Zidane et Yannick Noah - en 2005, selon un sondage de la société GlamCom réalisé pour Stratégie, ils étaient considérés comme les meilleurs ambassadeurs pour les marques, avec le risque d'accroître leur propre notoriété au détriment de celles qu'ils étaient censés promouvoir ! Dans la musique, Nicki Minaj pour Pepsi, Lady Gaga pour les cosmétiques Mac, Olivia Ruiz pour les sous-vêtements Dim, Vanessa Paradis pour Chanel... Bref, on s'arrête là.
Les mannequins de l'an 2000, dès qu'elles arrivent à émerger du lot, savent que leur temps est compté. Il faut capitaliser tout de suite sur leur image montante et créer un buzz vite et bien pour rentabiliser cette visibilité éphémère. Le top brésilien Gisele Bündchen est l'archétype de la reconversion réussie. En dix ans de carrière, elle a su exploiter avec brio son image. Egérie star de marques comme Passionata ou Victoria's Secret, elle décide de créer ses propres collections de prêt-à-porter et de lingerie en s'appuyant sur de grands groupes comme C&A ou Hope, une gamme de produits de beauté écologiques, une ligne de tongs à son nom avec les Brésiliens d'Ipanema - jackpot commercial qui dure encore ! - et même son propre hôtel dans son pays natal. D'autres suivent ses pas, comme l'Israélienne Bar Refaeli, elle aussi égérie de Passionata et de Victoria's Secret qui vient de lancer, cette année, une ligne de sous-vêtements "confort" pour femme et homme, Under me. La première grande top à avoir eu l'idée de posséder sa propre marque de lingerie a été la sublime Australienne Elle Macpherson. Redoutable femme d'affaires et comédienne à ses heures dès 1990 dans Alice un film de Woddy Allen ou encore en 1997 dans Batman and Robin de Joel Schumacher pour ne citer que ceux-là.
D'autres promènent leur joli minois sur les chaînes de télévision. Option choisie par l'Afro-Américaine Tyra Banks qui présente America's Next Top Model, la dix-huitième saison vient de s'achever, et Heidi Klum avec son Germany's Next Top Model dont elle assure l'animation et la production.
Le métier de mannequin est-il mort ? Sûrement pas et il fait toujours autant fantasmer les midinettes. Pour preuve le succès de toutes ces émissions de télé-réalité On a toujours autant besoin de mannequins pour porter les vêtements, pour défiler sur les podiums, pour photographier les dernières inventions des créateurs de mode... Leur avenir est moins glorieux, moins médiatique, moins "people". Cela ne les empêche pas d'obtenir un travail rémunérateur, la part du rêve en moins. Ce qui se perd peut-être, c'est la notion de top-model, LA top qui surclasse toutes les autres. Jusqu'à ce qu'une personnalité émerge à nouveau et éclipse les stars du passé. On l'attend..
Par D.M
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