A l'occasion de cette fashion week parisienne dédiée au prêt à porter automne hiver 2020-2021 Kenzo dévoile la première collection imaginée par son nouveau directeur artistique le couturier portugais Felipe Oliveira Baptista. Forcément l'un des événements de cette semaine de la mode. Un enjeu important pour le groupe LVMH qui souhaite relancer les ventes de la marque de luxe imaginée par Kenzo Takada dans les années 70.
Un vestiaire amovible qui annonce une élégance urbaine
Le nouveau directeur artistique de la Maison Kenzo se devait de faire référence à Kenzo Takada. Et c'est en valorisant l’esprit voyage de la maison qu'il le fait. On évoque le premier voyage de ce jeune Japonais qui veut découvrir la France et Paris, ville de la Haute Couture. Il ne parle pas français, mais il connaît la langue des couleurs. Il allie sa poésie asiatique à la rigueur des coupes européennes. Il perçoit le dialecte de la nature et le vocabulaire des fleurs. Dans ses boutiques JAP puis JUNGLE JAP on perçoit un style unique et c epont entre l'orient et la couture française se dessine. Le voyage de Kenzo Takada devient l’esprit de la Maison Kenzo.
2020, ce voyage à travers le style se poursuit. Cette fois il combine deux personnalités où les points communs deviennent des angles de convergence vestimentaire. La culture unit ce dialogue qui trouve ses attaches dans Paris mais aussi dans le déracinement. Des référentiels émotionnels se rejoignent. Les souvenirs d’été de Felipe Oliveira Baptista dans les Açores. Un cliché de ses parents alors jeunes mariés au Mozambique quand ils s’apprêtent à sauter en parachute. S’y mêlent les évocations d’un Japon rêvé. La sensibilité des îles… La première collection Automne Hiver 2020 de Felipe Oliveira Baptista pour la Maison Kenzo est marqué par l'émotion. Il imagine un vestiaire amovible qui annonce une élégance urbaine et se transforme, se transmute. Des manteaux réversibles entre l’uni et l’imprimé. Des parkas qui se déploient comme des ailes. Des doudounes qui deviennent des sacs de couchage. Les robes sont des écrins légers qui s’amplifient, structurées par des armatures zippées. Elles accompagnent la démarche et suivent l’allure dans sa fluidité, comme animée d’un mouvement propre.
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Les couleurs viennent de la nature, enluminées parfois par des imprimés camouflages qui sont en fait des trompe-l’œil de roses, voilà qui est beaucoup plus pacifiste. Cette palette organique compose un tableau unique sur chaque passage, comme des passants de couleurs où parfois une tenue comme une toile offre la tête d’un tigre géant en imprimé majestueux. Ce sont des robes tableaux, tirées des œuvres de l’artiste Julio Pomar (1926-2018), peintre lisboète qui a longtemps vécu à Paris, issu du mouvement néo-réaliste. L’amplitude des coupes, plus ou moins acérées, raconte le dynamisme de ce vestiaire et leur silhouette longiligne. La superposition des matières ajoute en énergie. La structure tubulaire transparente qui compose le set du show est conçu comme un objet
nomade modulaire. Une mise en scène signé du Bureau Betak sur une musique de Michel Gaubert. Kenzo précise dans le communique de presse qu'elle s’engage à recycler l’ensemble qui pourra se transformer en de nouveaux objets.
Par Fashions-addict.com avec Kenzo