A l'occasion de cette fashion week parisienne la maison Lanvin, l'une des plus anciennes de cette semaine de la mode, dévoile une collection Automne-Hiver 2020 qui s’articule autour de conversations mêlant le passé et le présent, le patrimoine et la modernité. Un langage commun entre l'histoire de la maison et sa modernité d’aujourd’hui.
Des conversations intemporelles
Bruno Sialelli, directeur artistique de Lanvin, s'offre une vraie discussion artistique avec Jeanne Lanvin, fondatrice de la griffe parisienne, dessinant un trait d’union entre hier et aujourd’hui. Il explore son vocabulaire du design pour en extraire une syntaxe et une grammaire nouvelles. En retour, cette conversation en reflète forcément d’autres, notamment les collaborations visionnaires de Jeanne Lanvin, fondées singulièrement sur un dialogue entre différentes disciplines créatives. Toutes ces conversations sont citées ici, des tête-à-tête intimes nourrissant un dialogue plus général, chaque discussion évoquant l’essence Lanvin à travers une voix différente.
En 1949, Jeanne Lanvin a travaillé avec Louise de Vilmorin sur l’ouvrage L’Opéra de l’Odorat, un projet collaboratif en lui-même puisque la préface a été rédigée par Colette et les illustrations créées par Guillaume Gillet. Un projet source de graphisme. Des mots s’insinuent dans les lignes d’impression illustratives. Des aquarelles expressives sont reproduites sur des plumes et des soies. Les parfums et lignes beauté de Lanvin inspirent des bijoux fantaisie et des boutons cannelés comme le flacon Arpège. Les cosmétiques Lanvin suggèrent une palette discrète de bleu nattier et de rose blush, de bordeaux, de rouge feu et de rose midi. Par ailleurs, leurs formes se retrouvent dans les accessoires : des sacs à main minaudière sont créés à partir de poudriers et de rouges à lèvres XXL, tels des objets d’art surréalistes. La conversation entre Jeanne Lanvin et le designer Armand Albert Rateau a abouti à la décoration extraordinaire de sa résidence rue Barbet de Jouy, un monde merveilleux zoomorphe d’animaux métamorphosés en mobilier, qui se traduit ici encore en bijoux et accessoires. Initialement lancée en 1926, la ligne de vêtements pour hommes souligne ici les silhouettes féminines, chacune empruntant à l’autre. Des inspirations que l'on retrouve sur cette collection pour l'hiver 2020.
On vous recommande également ces articles :
Six talents dans la nouvelle campagne Salvatore Ferragamo
Milan Fashion Week AH 2020 : Boss se tourne vers les nouvelles générations
Paris Fashion Week AH 2020 : Dior, des femmes toujours plus femme
Dans cette union du passé et du présent Mme Lanvin est omniprésente. Lanvin a survécu à Jeanne. À l’image du parfum et de son sillage ces tenues portent des traces et des empreintes, décrivent des souvenirs et des émotions. Elles possèdent un pouvoir évocateur. Les habits eux-mêmes évoquent non seulement les lignes sinueuses propres à la griffe Jeanne Lanvin des années 1920-30, ses robes de style et broderies modernistes aux motifs graphiques, exécutées comme des bijoux.
Une conversation plus vaste porte sur la perception de Lanvin la plus ancienne maison de couture de Paris. Les références émanent généralement de cette notion abstraite qu’est l’identité française : la coutume bourgeoise de porter des bijoux assortis les uns aux autres, d’arborer une main gantée assortie à son sac à main lui-même assorti aux souliers. De l’art de Pierre-Auguste Renoir et Henri Toulouse Lautrec, exécuté à l’époque de la naissance de la Maison Lanvin (1889), émanent les jupes froncées « rond de jambe », une féminité froufrouteuse. Le passé d'une maison n'a jamais été aussi vif dans le présent. De quoi combler les clientes habituées de la Maison.
Par Fashions-addict.com avec Lanvin