Parlons peu, parlons bien, parlons sexe et déconfinement des français

News | Publié le 22/07/2020 14:00:39
Que l’on soit en couple ou célibataire, le sexe a été un sujet de discussion pour pas mal d’entre nous pendant le confinement, et même une fois déconfinés. Il est bien connu que notre libido est impactée par nos émotions, notre environnement. Mais là c’est tout notre quotidien, nos habitudes qui se sont vues bouleversées ! Cette période de crise sanitaire est inédite pour nous tous et a fortement impacté notre activité sexuelle. Une « étude Ifop pour Pornhub réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 9 au 12 juin 2020 auprès d'un échantillon de 3 018 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine. » se penche sur le sujet. Quel a été l’ampleur du « déconfinement sexuel » en France ? Après la levée des restrictions sanitaires, quels sont les freins liés au virus en matière de rencontres et de sexualité ?

Une reprise mitigée, la tendance au safe sex

Qui dit déconfinement, dit reprise d’une vie sociale petit à petit. On peut sortir à nouveau, retrouver des proches (en se protégeant et en toute conscience des risques encourus). 67% des français célibataires ou en couple ont eu un rapport sexuel suite à la levée du confinement. Cependant, cela reste inférieur aux 74% enregistrés avant le 17 mars.
De manière générale, l’étude menée par l’Ifop démontre que la tendance des français est à la prudence. Si l’activité sexuelle des célibataires a repris, cela se fait timidement avec 33% d’entre eux affirmant avoir eu des rapports sexuels dans le courant du mois qui a suivi le confinement. Une hausse comparée aux 13% enregistrés pendant le confinement (compliqué lorsque l’on ne peut pas sortir de chez soi pour rencontrer des gens), mais bien en-dessous des 44% pré-confinement du 17 mars. L’affectif semble avoir été plus manquant que l’abstinence sexuelle. Et l’heure est aujourd’hui à la prudence. Les célibataires s’entourent essentiellement de personnes qu’ils connaissaient auparavant comme d’anciens partenaires sexuels (pour 25% des interviewés). Tout simplement, les comportements sexuels des célibataires suivent le même mouvement que celui des français dans la vie quotidienne en cette période de crise sanitaire. On se méfie, on se protège, et on est plus distant. La peur d’être contaminé au contact d’un partenaire prend le dessus. En effet, une célibataire sur 2 s’est interdite de fréquenter des lieux où elle aurait pu rencontrer ou embrasser quelqu’un. S’ajoute également une stigmatisation du choix du partenaire potentiel. On fuit les personnes susceptibles d’avoir été exposées au virus de par leur métier (59%), ou les personnes qui ont été contaminées par le Covid-19 (58%).
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Au delà des facteurs sanitaires, il faut prendre en compte des freins sociaux. En effet, si la vie sociale reprend peu à peu son cours, les règles sanitaires dans les lieux publics compliquent les rencontres. La distanciation sociale met une barrière et de nombreux lieux propices aux rencontres et aux échanges comme les discothèques, les concerts, ou même les lieux de travail restent fermés. N’oublions pas également que dans notre société actuelle, les relations entre hommes et femmes se compliquent. 51% d’entre elles estiment que « les hommes sont plus enclins qu’avant à importuner une femme dans les lieux publics ». Juste avant l’annonce d’un confinement en mars, L’Oréal avait lancé une campagne puissante à 360%, STAND UP, contre le harcèlement de rue en partenariat avec l’ONG Holleback! et la Fondation des Femmes. Un mouvement pour encourager les femmes et les hommes à agir, que l’on soit victime ou témoin. Tous ces facteurs contribuent à changer les habitudes des célibataires et la crainte semble l’emporter sur l’engouement d’un retour à une vie comme avant.
Une comparaison toute simple. Si on pourrait penser que comme bon nombre de personnes qui se lancent dans un régime strict et soudain auraient tendance à rattraper le temps perdu par la suite avec une petite orgie culinaire (résultat d’une frustration), il en est tout autre pour les français qui se sont vus imposer une « disette sexuelle » par le gouvernement. Pas de « boulimie sexuelle » à l’horizon, mais plutôt un désir de relations plus stables aussi bien sur le plan sexuel qu’affectif. La période de confinement a été pour beaucoup un moment pour se concentrer sur nous-même, une confrontation de notre vie actuelle et de nos désirs. De nombreux français ont décidé de changer de vie en se réorientant professionnellement, en revoyant leurs objectifs de vie, en déménageant…
Et il en est de même sur le plan sexuel pour nos célibataires. 90% se disent prêts à chercher un seul partenaire pour établir une relation stable. Un chiffre à nuancer qui sera plus élevé chez les femmes que les hommes. A prendre en compte également d’autres facteurs comme l’auto-évaluation de son capital physique, son lieu de résidence et sa religion. Un homme se trouvant attirant et vivant en île de France (donc dans une zone très fréquentée et donc davantage propice aux rencontres) aura tendance à vouloir « multiplier les partenaires sexuels ».
A la sortie du confinement, tout pouvait laisser penser que l’activité sexuelle des français repartirait de plus belle. D’une part, parce que depuis plusieurs années les sites derencontre en ligne en tout genre se multiplient, facilitant ainsi les échanges et menant peu à peu la société vers une culture du hookup (d’un coup d’un soir). D’autre part, parce l’été arrivait de plus belle, bien connu sous le nom de la saison des amours, ou du moins de plus de la frivolité sexuelle. Cependant, la réalité semble tout autre. Alors la crise sanitaire du COVID-19 a-t-elle accéléré la mise en place d’un nouveau schéma porté surla monogamie et le safe sex ? Ou bien ces observations post-confinement ne sont-elles pas un peu précipitée à court terme et le reflet d’une crise encore bien trop présente et induisant à un comportement méfiant et prudent ?

Étude Ifop pour Pornhub réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 9 au 12 juin 2020 auprès d'un échantillon de 3 018 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine

Par C.D
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