Projet Résilience, le made in France en marche
JeunesCreateurs | Publié le 13/10/2020 10:11:05
Interview de Carol Girod la co-fondatrice du projet Résilience
Quand est né le projet ?Le projet résilience est né fin Mars 2020 c'est un projet qui est né dans la tête du haut commissaire à l'inclusion qui venait d'arriver justement pour infuser l'inclusion dans l'entreprise et qui a appelé un camarade de promo, Sébastien Kopp fondateur de la marque de chaussures Veja et lui a demandé comment on pourrait faire pour produire des masques made in France.
Sébastien Kopp a donné ses conseils et del à est parti le projet que j'ai développé en compagnie de Christophe Lépine qui est mon associé depuis 15 ans, il est spécialiste du made in France. Nous avons commencé ensemble en créant une agence qui s'appelait AgenC. On accompagnait les marques soit dans leur volonté de sourcer les matières de manière plus éthique soit pour ma part à rajeunir les marques par le digital, l'objectif étant d'accompagner les marques françaises dans leur transformation avec les enjeux d'aujourd'hui.
Que faites-vous concrètement dans le projet Résilience ?
Au début ce projet concernant uniquement la production de masques pour répondre à l'urgence. Nous en avons fabriqués 2 millions en deux semaines. On a dit on va en faire 20 millions et au bout de seulement un mois on a dit que l'on pouvait faire un projet ambitieux. C'était vraiment le rêve de Christophe de se dire qu'on pouvait relocaliser la production avec la filière textile mais on voulait voir plus grand cette fois. pour cela il fallait mobiliser des entreprises et des entrepreneurs, mais aussi et surtout les pouvoirs publics. Avec la crise sanitaire et économique tout le monde s'y est mis.
On a aujourd'hui une centaine d'ateliers en France qui sont mobilisés dans le projet et on à rouvert une usine textile à Roubaix dans le Nord avec à la clé la création de 200 emplois. Ce site est devenu une entreprise d'insertion et d'apprentissage pour les plus jeunes.
En effet ils travaillent à la fabrication des masques mais certains commencent aujourd'hui à fabriquer des tee-shirts, cette fois dans le cadre du projet et du label Low Impact qui ambitionne de devenir le numéro 1 de la production de tee-shirts en Europe avec privilégiant les circuits courts.
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Quel est l'objectif du projet Résilience ?
L'objectif du projet résilience était de se dire deux choses. On ne peut pas relocaliser une production si on laisse des gens sous le carreau pour faire simple, Il est hyper important d'être inclusif et d'avoir une dimension sociale. La seconde chose est d'essayer de comprendre pourquoi il est si difficile aujourd'hui de faire du Made in France. De se poser les bonnes questions. Est-ce parce qu'il n'y a pas de compétences ? Nous avons commencés avec des produits simples qui sont les masques produits simplement avec une surjeteuse et une piqueuse en machine. On a fait monter les gens en compétence et aujourd'hui ils sont capables de faire des shorts (pour Décathlon), des sacs pour les grandes maisons de mode. Dans notre usine de Roubaix mais aussi dans d'autres ateliers on lance le premier produit qui va être fabriqué avec le label Low Impact. Ce produit c'est un tee-shirt qui va nous permettre de devenir le leader européen du tee-shirt local Made in France. Ce label Low Impact va également devenir une marque afin de s'adresser aux plus jeunes.
Oh non ça n'existe pas du 100% made in France en textile où très peu. Il n'y a pas de production de coton en France donc ce n'est pas possible. Le projet Low Impact a une dimension européenne nous avons choisi de soutenir une coopérative grecque pour notre coton dont le transport est assuré en train afin de limiter l'impact environnemental. Ainsi notre coton est le plus proche possible de notre territoire de production, en même temps on soutient une coopérative de petits producteurs, des gens qui se battent pour un coton plus propre. De plus on ne travaille qu'avec des PME, des entreprises issues de l'économie sociale et solidaire. Ce projet a un volet social très fort afin d'aider les gens les plus en difficulté d'un point de vue professionnel, des hommes et des femmes qui ont besoin d'avoir un nouveau travail et qui pendant deux ans sont en insertion. On est convaincu que dans le monde d'après la disparité riche et pauvre c'est fini, le monde d'après c'est avec les humains, c'est à dire avec les gens, et le coton bio... Exemple : aujourd'hui il y a plus de produit vendu labélisé coton bio que de production de coton bio dans le monde, cela veut dire quoi ? Qu'il y a beaucoup de mensonge. Nous on préfère avoir un coton traçable avec un vrai engagement. Avec Low impact nous allons lancer une application dont le but sera de mesurer sur nos produits l'impact qu'ils ont sur la nature, le nombre de kilomètres parcourus etc ... L'objectif avec ce label est de devenir le Patagonia* made in France.
Par MJK
*Patagonia est une entreprise californienne de vêtements techniques out-door éco-conçus (n'utilisant que du coton biologique ou des matières recyclées) , très engagée pour l'environnement elle soutient de nombreuses causes.
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