Regard sur un classique : la robe
Mode | Publié le 24/07/2008 15:17:44
Nous en portons toutes, et nous la trouvons tellement pratique que nous ne pourrions vivre sans. Mais de quoi s’agit-il exactement ? De la robe, bien sur ! Robe de mariée, robe de soirée, taille empire ou évasée, La robe traverse les siècles et se renouvelle chaque saison, pour notre plus grand bonheur… Petit retour en arrière avec votre magazine … L’histoire de la robe nous emmène au début du 17ème siècle, où l’allure correspondait au rang social. Les imposantes robes à panier ornées de falbalas et de pierreries étaient essentiellement portées à la cour pour les fêtes données par le roi… Jupe et corsage à baleine étaient alors assortis de manière précise, en suivant la matière : satin, velours, taffetas et damas (sont les plus employés) et la couleur. Sous Louis XV, on ose porter des robes plus simples en journée et plus pratiques surtout, telle que la robe à la polonaise et ses nombreuses transformations. Les paniers très lourds et encombrants vont être remplacés peu à peu par la tournure ou faux cul, sorte de rembourrage que les femmes attachent sous leur robe. Comme quoi à cette époque, cette partie du corps était déjà une sérieuse arme de séduction ! Elle va de pair avec l’adoption de la mode anglaise, une mode à l’allure masculine beaucoup plus simple…
Les femmes libérées de leur corset
Après la révolution française, c’est une toute autre révolution qui a lieu sous la Directoire : l’Anticomanie … On libère enfin les femmes de leurs corsets, le corps peut se mouvoir dans des robes coupées à la grecque et à la romaine : c’est la libération corporelle. l’Impératrice Joséphine fut la plus élégante des souveraines d’Europe, véritable impératrice de la mode, elle fut l’une des toutes premières à porter la robe coupe empire et ne jure que par le tailleur Louis Hippolyte Leroy, le premier « grand couturier » de l’histoire. Les tissus de coton se généralisent au détriment des draps trop lourds.
L’histoire de la robe et de la mode en général, est un témoin de celle de la France. A chaque période, ses codes vestimentaires, ses couturiers de renoms, ses coupes et ses tissus. Véritables traces historiques, les robes à travers l’espace temps nous racontent les fantaisies passées de nos aïeuls.
L'arrivée de la Haute Couture
Mais la mode se construit réellement avec l’invention de la haute couture. Les créateurs s’imposent au 19ème siècle, comme « artistes de luxe », avec notamment Charles Frédéric Worth. Il fut l’inventeur des mannequins en chair et en os, auxquels il fait porter ses créations afin de les présenter à ses riches clientes. Les robes se parent de soierie lyonnaise, de dentelle et de broderie. C’est aussi l’essor de l’industrie avec l’apparition de la dentelle mécanique et des colorants artificiels, permettant de proposer des coloris inédits !
Dans les années 1900, on compte alors près d’une vingtaine de maisons de couture à Paris.
La robe évolue à l’image des femmes, elle se popularise aussi avec la création des grands magasins tel que le Bon Marché ou les Galeries Lafayette.
Après la Première Guerre Mondiale, on assiste alors à l’émancipation des femmes. En 1910 c’est la grande mode de l’orientalisme, des robes marquées par des influences venues de pays lointains, de l’Orient à la Russie, en passant pas l’Afrique de Nord. Paul Poiret en fut l’instigateur, il libère le corps de la femme et crée la jupe-culotte et la jupe entravée qui font scandale ! Dans un esprit beaucoup plus moderne, Jeanne Paquin (Photo en haut à gauche) propose dès lors une robe adapté à la « civilisation du métro », une robe intermédiaire entre le tailleur et le costume. Accélération des techniques industrielles et de la fabrication vont de pair avec le renouvellement incessant des codes vestimentaires. Une mode féminine qui bouleverse les habitudes, les robes se réinventent, la fashion attitude naît. Une prolifération qui suit les nouveaux courants musicaux et les codes des nouvelles idoles des jeunes. La robe quant à elle, toujours d’actualité se fait sensuelle sous les trente glorieuses… Petites robes noires à la coupe impeccable, robes cocktail, donnent naissance à des formes voluptueuses et sophistiquées. Dans les années 50 la taille se fait plus haute, soulignée par une large ceinture, les jupes sont droites, les robes à col claudine explosent. 10 ans plus tard, c’est La Révolution avec l’apparition de la mini … en jupe ou robe, les femmes affichent leur féminité au grand jour, et osent montrer leurs jambes. Deux noms sont restés associés à cette création audacieuse : Mary Quant et André Courrèges.
Le jean s'impose au détriment de la robe
En 1967, le jean triomphe en France. Venu tout droit des Etats-Unis, il constitue un manifeste mondiale de la mode à lui tout seul. Tous les jeunes ne jurent que par lui, et les femmes y trouvent un moyen de plus pour s’affirmer en revêtant un vêtement jusqu’alors réserver aux hommes. Une revendication donc qui laisse peu de place à la robe …
Baba cool, disco, punks, New Wave… autant de courants musicaux qui vont influencer directement la mode. Robes légères en patchwork, robe de cuir et métal… Il y en a pour tous les goûts, pour tous les styles, de l’anticonformiste au nihilisme en passant par le culte de l’artificiel.
Aujourd’hui, la robe est toujours d’actualité. Pratique et confortable, elle s’inspire des tendances d’autrefois. Eté 2007, c’était le grand retour de la robe babydoll des années 20, en 2008, retour des années Baba, avec la robe longue aux multiples motifs portées avec des spartiates… Entre Histoire et Modernité, la robe aurait-elle du mal à se renouveler ?
Par Rachel B.
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