Depuis le 26 juillet, Anne Roumanoff s’est installée « Aux Bouffes Parisiennes », avec son tout nouveau spectacle : « Anne à 20 ans ».
146 représentations sont programmées, suivies d’une tournée dans toute la France, le temps pour elle de faire le bilan de sa carrière et de retrouver son public qui l’attendait avec impatience. Pour vous, votre magazine a rencontré Anne Roumanoff afin de recueillir ses premières impressions et évoquer avec elle son parcours atypique. Et puis on parlera un peu chiffon, alors Anne , fashion addict ou pas ?
" Pendant très longtemps j’étais complètement imperméable à la mode .. "
« Anne à 20 ans », c’est le titre de votre nouveau spectacle. Considérez-vous être née à partir du moment où vous êtes monté sur les planches ?
Non, pas vraiment. Mais c’est vrai que cela a été un vrai démarrage dans ma vie mais de là à dire que je suis née à ce moment là, non il ne faut pas exagérer.
C’est vrai que l’on dit souvent de vous que vous êtes une « sociologue du quotidien ». La Mode fait parti de notre quotidien. Qu’en pensez-vous en tant qu’humoriste et en tant que femme ?
En fait pendant très longtemps j’étais complètement imperméable à la mode. Pour moi la mode représentait un certain conformisme, je regardais un peu ce que les gens portaient et essayais de faire pareil. Et puis finalement depuis quelques années je m’y intéresse beaucoup plus et avec plaisir en fait. Je pense que ça fait partie de la féminité et la mode n’est pas quelque chose de superficiel, cela permet de se sentir bien. C’est aussi une forme de communion avec les autres. Après je trouve qu’il ne faut pas tomber dans l’hyperconsommation des marques.
En plus j’ai maintenant une fille qui a 12 ans et qui est complètement ‘fashion addict’. C’est elle qui me donne des conseils, les tendances, je ne sais pas comment elle est au courant que là il faut acheter un jean Cheap Monday ou qu’il faut mettre un jean slim taille haute …..
Je pense que certaines personnes ont le sens de la mode, personnellement je pense que je ne l’ai pas. J’ai aussi des copines qui suivent la mode….
J’ai une amie journaliste également qui m’aide, c’est elle qui a trouvé ma tenue pour l’affiche ainsi que pour le spectacle. Je suis vraiment bien entourée. C’est vrai que pendant un temps, je n’y arrivais pas et je n’aimais pas ça
Maintenant vous avez 40 ans, 20 ans de carrière, plus de 850 000 spectateurs sont venus rires avec vous. Quel regard portez vous sur votre parcours ?
Je me dis que c’est finalement pas si mal , 20 ans ce n’est pas rien. Je ressens, peut-être pas de la fierté car c’est un bien grand mot, mais le sentiment d’avoir accompli quelque chose c’est certain. Après, tout cela est bien éphémère et on vit dans une société ou tout peut être remis en cause du jour au lendemain. C’est pas parce que vous avez 20 ans de carrière que vous serez encore là dans 20 ans. Il faut se remettre en cause chaque jour et chercher à avancer.
J’ai donc le sentiment d’avoir accompli un beau parcours mais aussi le sentiment d’une certaine inquiétude et vigilance pour l’avenir.
Vous avez fait Science Po, vous le mentionnez dans votre spectacle. Si vous n’aviez pas été humoriste, quel aurait été le métier que vous auriez aimé exercer ?
J’aurais aimé être journaliste car j’aime bien poser des questions aux gens.
Vous aimez dénicher les nouveaux talents de demain … Pouvez-vous nous parler des « Chéris d’Anne » ? Se sont vos coups de cœur ?
C’est une émission que j’ai présenté sur Comédie et sur Paris Première dans laquelle je présentais de jeunes humoristes et des gens qui ont pleins de talents comme Sir John, Philippe Urbain, Fabrice Blind . Il y a énormément d’humoristes qui sont formidables et qui ne passent pas forcément à la télé. Je trouvais que cette émission était l’occasion de leur donner les moyens de s’exprimer. Je trouve qu’on demande trop aux humoristes d’être star ou rien. Alors que je pense que l’on peut exister en tant qu’humoriste sans être une énorme star.
Vous aimez interpeller votre public en chute de vos sketches : Faire rire et réfléchir, telle est votre devise ?
Les gens viennent au spectacle pour rire. Maintenant si je peux amener une petite réflexion pourquoi pas mais ce n’est pas le but premier. Mon objectif s’est avant tout de faire rire.
Vous adorez interagir avec votre public et le faire participer au maximum (je pense notamment au sketch « J’étale ma vie » : Vous diriez que c’est ce qui définit principalement votre style ?
Non, mais c’est vrai que comme on vit dans une société « d’écran » c’est important qu’il y ait une forme d’interactivité. Sinon à quoi bon se déplacer pour voir un spectacle alors qu’on pourrait très bien le voir en dvd assis chez soi. Je trouve important que dans chaque spectacle il se passe quelque chose de particulier et de singulier. Le fait que j’interpelle le public est un plus. Voir même monter sur scène pour certains.
Dans votre spectacle vous balayer avec votre regard critique, la société française : des thèmes comme la délocalisation, le monde du travail, l’insécurité … Se sont des thèmes qui vous touchent particulièrement ?
C’est des thèmes qui me touchent biensur mais pas forcément. C’est plus des thèmes qui sont en rapport avec les personnages du spectacle. Chaque personnage a un encrage social précis ce qui permet d’évoquer des problèmes particuliers, mais ce ne sont pas les thèmes des sketches c’est plus une évocation.
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Auriez-vous des conseils à donner aux jeunes qui souhaitent se lancer dans une carrière humoristique ?
La première chose c’est de vérifier qu’on est drôle. Pour cela le plus simple c’est de jouer en public même en petit comité.
Le deuxième conseil c’est d’avoir un style particulier et ne pas chercher à copier d’autres artistes. Le troisième ce serait de travailler beaucoup.
En 20 ans l’humour a énormément évolué et les thèmes qui l’accompagnent aussi, Que pensez vous de la scène humoristique française actuelle ? Avez-vous un humoriste préféré ?
Non je n’ai pas d’humoriste préféré. Je pense que c’est une scène très vivante. Par rapport à quelques années, il y a beaucoup plus de monde, mais c’est bien, cela créé un certain bouillonnement artistique , d’émulation entre les artistes. Il y a beaucoup plus d’humoristes et d’aspirants humoristes. Il faut dire aussi que beaucoup pensent qu’on peut devenir riche et célèbre en cinq minutes grâce à ce métier, ce qui n’est pas vrai …Il y a des gens qui se lancent la-dedans sans rééls talents. Personnellement l’arrivée de nouveaux humoristes a été une source de stimulation et de motivation. Je leur dis donc un grand merci (rires).
Avez-vous encore des envies, d’autres projets ? Cinéma ou théâtre ?
Pour l’instant ce spectacle va m’occuper jusqu’en janvier à Paris puis en tournée pendant plusieurs mois. Mais oui j’aimerais bien plus tard écrire une pièce de théatre.
Pour revenir à la mode, avez-vous des boutiques préférées ?
Pour être sincère avec vous j’aime bien H&M et Zara. J’aime bien l’Avenue Montaigne mais c’est un peu cher. L’avantage avec H&M c’est que je trouve toujours quelque chose qui me va. Sinon je n’ai pas assez de temps pour chiner ou pour rechercher des boutiques sympas.
Avez-vous un regard sur la Haute-Couture ? Un couturier que vous appréciez ?
J’aime bien Christian Lacroix , Jean-Paul Gaultier , mais je ne connais pas assez la haute-Couture pour émettre un avis objectif.
Infos pratiques :
Anne a 20 ans - Anne Roumanoff
aux Bouffes Parisiens jusqu'au 13 janvier 2008
Réservation au 01 42 96 92 42
Par Marie-Joe Kenfack