Rencontre passionnante avec la créatrice de Poécile
JeunesCreateurs | Publié le 28/09/2023 08:38:56
La petite histoire : Poécile est le nom scientifique de la mésange. Ce petit oiseau voyage dans les airs, comme le parfum.
Un voyage parfumé au cœur de nos régions
Pourriez-vous nous parler de votre parcours jusqu'à la création de Poécile ?J'ai fait science Po, ESSEC à Bordeaux. Après mes études j'ai travaillé dans un grand groupe du CAC 40 à Paris. L'univers du parfum m'a toujours passionné mais du côté loisir. Je n'ai pas fait un cursus dans cette branche mais j'ai une collection impressionnante de parfums. A l'occasion du confinement je suis retournée dans ma région natale chez mes parents en Auvergne. C'est à ce moment-là que j'ai un peu redécouvert les senteurs de mon enfance et je me suis dit c'est dingue je suis en train de voyager dans ma région par les sens et je me suis dit il faut mêler mes deux passions c'est à dire le parfum et l'Auvergne. C'est ainsi que j'ai décidé de créer les parfums qui s'inspirent des paysages français. Le but c'est de faire voyager nos clients en se parfumant le matin avec des parfums inédits pas de mono-notes. Toute la journée notre parfum va évoluer, il y a plein de petites surprises du matin au soir avec nos parfums.
Vu le conteste actuel et de ces dernières années vous n'avez pas eu peur de vous lancer dans l'entrepreneuriat ?
Si, mais je pense que l'envie a dépassé ma peur de me lancer (rires). Je crois que quand on imagine un parfum et qu'on le créé et que les personnes le portent et sont heureuses de le porter c'est la plus grande satisfaction qu'on puisse avoir et c'est un moteur au quotidien. Même ce matin le réveil était plus difficile que d'autres jours à cause de ces quelques jours de salon mais on est content parce qu'on va rencontrer des personnes qui vont découvrir nos parfums et franchement c'est un super moteur et surtout un vrai challenge, franchement j'adore.
Quel est le moment clé qui vous a convaincu de vous lancer dans la parfumerie ?
C'était une odeur et en même temps un moment quand je suis retournée en Auvergne sur ma terre natale pendant le confinement j'en ai profité pour me balader dans les bois il y a une odeur de mousse de chêne très caractéristique quand on se balade dans les bois, une odeur que nous n'avons pas quand on ouvre ses fenêtres à Paris. Il y avait ça aussi quand on ouvre ses fenêtres en Auvergne (j'habitais dans un petit village où on a la rosée du matin). Ce sont toutes ces senteurs là qui m'ont fait prendre la décision finale. On dit souvent que le parfum c'est une invitation au voyage et souvent très loin, Bora Bora, le Japon etc... et je me suis dit on peut aussi voyager avec nos paysages français qui sont quand même très différents et variés. Quand vous prenez la Côte d'Azur, l'Auvergne même Paris on a des notes complètement différentes et même des paysages différents, tout ce petit cheminement a fait que j’ai lancé Poécile .
Avez-vous été influencée par une odeur de parfum ?
Non j’ai vraiment pas pris un parfum en référence en me disant tiens je vais utiliser cette note là. Ce que je souhaitais c’était de mettre en valeur la flore de chaque région de France. Par exemple sur notre parfum Hespérides Idylliques on s’inspire du citron de Menton, je voulais qu’on sublime un citron. Autre exemple pour l’Auvergne on a travaillé le Narcisse qui est une fleur auvergnate qui est souvent utilisée en parfumerie mais pas souvent mis en note de cœur , c’était vraiment ça mon ambition qui était aussi de faire découvrir les nouvelles choses et surtout odeurs.
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Vos parfums reflètent une odeur de l’endroit où on est, pourriez-vous nous en dire plus ?Concernant Paris, pour moi c’est romantique et gourmand. On a travaillé autour de la baguette de pain, placée maintenant au patrimoine immatériel de l’Unesco, et de la Rose. Pour la Bretagne on a imaginé un parfum autour d'un absolu d’algues, du bois flottée, des odeurs que l'on va retrouver en Bretagne. Pour la Provence on a travaillé la figue, on a travaillé aussi un accord de miel de Lavande qui rappelle ces endroits là pour ne citer qu’un, en sachant que le parfum n’est pas mono note (rires) comme je vous disais au début de l'interview.
Cela fait maintenant deux ans que vous avez lancé votre entreprise, comment est l'accueil du grand public ?
Je suis très contente, depuis qu’on a lancé l'entreprise cela ne fait qu’augmenter, aujourd’hui on est distribué dans pas mal de concept-stores, des parfumeries indépendantes, des instituts de beauté en France comme à l’étranger. Nous avons a un fort développement en Asie avec par exemple un distributeur au Vietnam. On est aussi au Costa-Rica. Ma présence au Who's Next est l'occasion de trouver de nouvelles boutique en France qui vont être un peu les Ambassadrices de la marque. Le but étant de faire découvrir notre marque au plus grand nombre, j'y mets tout mon cœur et ma passion.
Combien de parfums proposez-vous ?
Nous avons actuellement 5 références. J'ai débuté avec 3 parfums, l’année dernière on a imaginé "Bleu Asgard" pour la Bretagne et cette année on a lancé "Rose Lutèce" pour Paris le but étant de créer un parfum par an et de prendre le temps de le faire pour que cela soit bien fait.
Que pensez-vous du monde de la beauté aujourd’hui maintenant que vous êtes pleinement dedans ?
Je pense qu’on peut mêler le beau avec le bien. Par exemple : nous on essaie de travailler avec des produits 100% Français (on le fait d’ailleurs), des produits nobles, on travaille sans colorant, on est vegan, on travaille sans cellophane sur les packagings. Je pense vraiment que l'on peut faire bien et beau sans faire de compromis. Ce n’est pas parce qu’on va être sur un produit écoresponsable que la senteur ne va pas être à la hauteur, moi j’ai cette envie en tout cas de lier les deux et je pense que le monde de la beauté va dans ce sens. Le consommateur a envie d’être plus avisé sur ce qu’il consomme.
Vos parfums sont fabriqués en France ?
On fait fabriquer les jus à Grasse, on fabrique nos flacons dans le Nord de la France, les capots sont fait dans une usine familiale dans le Jura, on travaille sans plastique sur les capots ils sont tous en bois et on fait le conditionnement en Auvergne dans notre propre atelier. On est super transparent sur la chaine, nous quand on dit on fait du100% français c’est qu’on fait du 100% français. Par contre dans le jus le vétiver ne se fait pas France on est obligé d'aller le chercher ailleurs. Quand on peut on essaie de prendre les matières premières en France.
Infos pratiques :
5 références - Eau de parfum mixte 50 ml - Prix : 69 euros
Points de vente : poecile.fr/
Propos recueillis par MJK
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