Un mercredi Haute-Couture sous le signe de la mer
Defiles | Publié le 23/01/2008 10:03:00
Modeste coquillage ou somptueuse sirène, la mer et ses créatures réelles et imaginaires ont envahi le vestiaire proposé mercredi par Jean Paul Gaultier pour l'été prochain, tandis que Franck Sorbier emmenait son public jusqu'aux îles polynésiennes. Tous deux présentaient leur collection de haute couture, au troisième jour des défilés à Paris.
Une petite sirène de Copenhague rhabillée par Jean-Paul Gaultier en trench scintillant, assise sur un rocher émergeant de bulles de savon, a ouvert le défilé du couturier, qui a vu se succéder jupes et robes aux motifs écailles, coquillages, algues, filet, méduse... Une longue jupe en paillettes argent, brillante comme une queue de poisson, s'accompagne d'une variation d'un classique de Jean Paul Gaultier, le pull marin.
Des pantalons fluides et évasés ondulent comme des algues, une robe noire ajourée, aux épaules voilées d'un filet, dessine des écailles. Des plis serrés et des feuilletages de soie évoquent des coquillages incrustés sur des vestes, les échappées de mousseline mauve d'une robe longue ondoient comme une anémone de mer. Des applaudissements éclatent au passage d'une robe corail aux superpositions de volants découpés en écailles ou d'une sirène en combinaison-pantalon en paillettes dorées. Clin d'oeil aux marins, ces sirènes portent parfois la casquette et dévoilent un dos ou des jambes tatoués.
En version orientalisante, les longues robes ou combinaisons-pantalons en soie à motifs végétaux s'abritent sous des ombrelles.
La mariée fait sensation, sirène aux écailles d'or, aux seins-obus en coquillages nacrés et à la démarche entravée, qui jette ses béquilles et se libère d'un zip dégageant la jambe.
Le défilé a été très applaudi, notamment par Catherine Deneuve, l'ancien mannequin Inès de la Fressange et le chanteur Philippe Katerine.
De l'orée du XXe siècle aux années 1930, des rivages français aux plages tahitiennes, Franck Sorbier a de son côté embarqué son public dans un voyage enchanteur dans le temps et dans l'espace. "Rien qu'du bonheur", promettait le carton d'invitation du défilé qui s'est tenu sur la piste du Cirque d'hiver recouverte d'une dentelle de papier blanc. L'atmosphère est douce et poétique, avec des jeunes femmes aux cheveux mousseux en longues et délicates robes blanches, conviées à un déjeuner sur l'herbe par des hommes en jean, veste de travail et chapeau mou en patchwork de jeans. Elles portent des robes corsets en feuilles d'organza, des boléros en gazar rebrodé de muguet, des caleçons et corsages en dentelle rebrodée, style 1900, des tops grillagés et rigides comme des mannequins en osier.
La couleur surgit avec des peignoirs en twill de soie à motif "ancre
marine" sur maillot de bain noir ou une combinaison-pantalon blanc à pois noirs, accompagnée d'une veste à col marin aux rayures noires sur fond blanc, rebrodée de motifs colorés "arts Déco".
Des danseurs tahitiens précèdent des robes pagnes en raphia et robes bustiers en plumes à motifs ethniques, une courte robe en ficelle de chanvre.
La couleur reprend ses droits avec des robes à danser en organza multicolore, avant l'apparition d'une maigrissime mariée en très courte robe et bonnet-voile en mosaïque de dentelles rebrodées.
Par MJK
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