Une exposition pour découvrir le génie de Madame Grès

Culture | Publié le 28/03/2011 09:36:25
Paris sera toujours Paris, ville unique aux multiples facettes et à la richesse inégalée. Capitale de la Mode, elle est le berceau de nombreux courants, le départ de nombreuses modes, mais aussi le lieu où les plus grands génies de la couture se sont épanouis.
C'est ainsi que Paris consacre une exposition à Madame Grès reconnue comme l'un des plus grands génies de la mode du 20ème siècle. Une personnalité méconnue que le Musée Galliera a décidé de célebrer à l'occasion de sa première exposition hors les murs.
Avec "Madame Grès, la couture à l'oeuvre au musée Bourdelle", le Musée Galliera, spécialisé dans la mode, propose une première rétrospective parisienne consacrée à Madame Grès (1903-1993). Maître de la couture vu par ses pairs comme le génie tutélaire de la profession.

L'histoire d'une légende

Cette exposition nous permet de revivre la légende Madame Grès, l'un des personnages les plus énigmatiques et passionnants de la mode contemporaine. Madame Grès de son vrai nom Germaine Krebs apprend les bases de la couture auprès d'une première d'atelier et entre en 1924 comme aide modéliste , puis deuxième modéliste et enfin première modéliste à la Maison Prémet à Paris sur la Place Vendôme. Vers 1930 elle travaille avec les plus grands acheteurs à qui elle vend ses toiles et prototypes de modèles. En 1933 elle ouvre avec Julie Barton la Maison Alix Barton (on surnommait Germaine Krebs Mademoiselle Alix), très vite elle se fait remarqué par les professionnels de la mode.
En 1934, grâce à des financiers Germaine Krebs monte sa propre Maison la Maison Alix qui ouvre ses portes au 83 rue du faubourg Saint Honoré. Très vite toutes les plus grandes stars s'y pressent pour acquérir les dernières tendances en matière de mode aussi bien dans les coupes que dans les matières. Elle créé même des costumes pour le théatre.
En juin 1940, elle quitte Paris. En 1942 elle fait son retour dans la capitale et grâce aux capitaux de la vente de ses parts de la maison Alix elle lance sa propre maison "Grès" au 1 rue de la Paix. "Grès" est le pseudonyme avec lequel son époux signe ses œuvres de peintre. Grès ne modifie rien du style qui a fait la gloire de Mademoiselle Alix depuis ses premiers drapés en jersey. Le succès s'enchaine au fil des années et des collections. A partir de l'automne 58-59 elle produit des vêtements de ville griffés "Grès spécial" : une ligne née de son union avec d'autres couturiers de renom comme Lanvin ou Nina Ricci au sein de l'association "Prêt-à-porter Créations". En 1959 elle lance un premier parfum "cabochard".

 

 

De 1960 à 1987 elle poursuit son travail indépendamment des tendances poursuivant son œuvre en cherchant à se perfectionner. Edmonde Charle-Roux la décrit comme "un dictateur déguisé en souris". En 1976 elle reçoit le Dé d'Or récompensant la meilleure collection de la saison. Au sein de la jeune génération, elle n'aimait que Balenciaga et Yves Saint Laurent. Jusqu'à la fin sa maison de couture connue des difficultés financières mais elle ne cessa de fabriquer des robes même dans des bouts de tissu de fortune. Madame Grès était un personnage à part entière que l'on surnomme aujourd'hui "the designer's designer". Elle dirigea sa maison jusqu'en 1988.
L'exposition au musée Bourdelle nous propose un voyage unique au cœur des robes sculptées de Madame Grès. L’exposition réunit quelque 80 pièces provenant des collections du musée Galliera ainsi que de prêts de collectionneurs privés et de créateurs contemporains. A partir d’un vêtement qu’elle rêvait sans coutures, elle transforme le corps de la femme en déesse. Robes asymétriques, drapées à l’antique comme moulées sur le corps, robes en volume lorsqu’elle travaille la faille ou le taffetas : ses exigences de création la différencient de ses contemporains.

 

L’exposition Madame Grès, la couture à l’œuvre nous propose les pièces les plus emblématiques de la griffe : les robes du soir. Créées depuis les années 30 jusque dans les années 80, toujours en jersey, souvent ivoire ou gris perle, ces robes sculpturales traversent le temps sans pâlir. Quant aux pièces de jour : robes et manteaux des années 50, modèles épurés réalisés en lainage double face des années 60 et 70, elles restent une référence pour les couturiers et les créateurs d’aujourd’hui. Tout simplement incontournable. Une légende a enfin l'hommage qu'elle mérite. Pour beaucoup cette exposition sera une révélation.

 

Par Marie Joe Kenfack

 

 

INFOS PRATIQUES
Musée Bourdelle - 16 rue Antoine Bourdelle, 75015 Paris
Tél. : 01 49 54 73 73
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h sauf jours fériés.
Tarifs d’entrée : Plein tarif : 7 € / Tarif réduit : 5 € / Tarif jeune (14-26 ans) : 3,50 € / Gratuit moins de 14 ans
Publicité