Vivian Maier, une découverte posthume
Culture | Publié le 20/09/2021 13:36:01
Une œuvre intime et personnelle
Le tout forme un témoignage de la vie du XX e siècle par ses scènes de rue – surtout celles de New York et Chicago, ville où elle s’installera dans les années 90 jusqu’à sa mort en 2009 – et ses nombreux portraits d’inconnus dont elle croise les regards ou immortalise un geste, une expression, une situation. Vivian Maier avait une prédilection pour les quartiers défavorisés, pour mettre à nu la fragilité d’un regard, l’abandon d’une posture, donner une certaine dignité à ceux que la société laisse de côté. Elle-même a eu une vie chaotique.Née à New York en 1926, elle vient en France, d’où sa mère est originaire en 1932, après la séparation de ses parents en 1929. Puis retourne aux USA, elle reviendra en France en 1950 pour vendre une maison reçue en héritage, argent avec une partie duquel elle achètera son premier Rolleiflex en 1951. Et début de ses premières photographies. Pour vivre, elle travaille dans diverses familles pour lesquelles elle s’occupe d’enfants… qui seront aussi ses modèles. A la fin des années 90, sans travail, elle tombe dans l’indigence. Les enfants de la famille Gensburg, avec lesquels elle a partagé onze de leur vie, la retrouvent et l’assistent financièrement. Ils veillent sur elle jusqu’à sa mort le 21 avril 2009. Une vie d’anonyme comme il en existe des millions.
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L’histoire prend une tournure radicale lorsqu’un agent immobilier, John Maloof, acquiert en 2007 des biens d’une personne inconnue lors d’une vente aux enchères à la suite du non-paiement d’une location d’un box. Il découvre des cartons entiers de photographies et sur une enveloppe le nom de Vivian Maier. Il mène alors l’enquête, remonte le fil de cette vie, rencontre ceux qui l’ont connue… et organise une exposition au Chicago Cultural Center en 2011, tout simplement intitulée “Finding Vivian Maier”. Un succès immédiat… Le monde entier s’intéresse à l’œuvre et à la vie de Vivian Maier. 2013, il coproduit un documentaire. Depuis, galeries et musées s’arrachent ces photos. Preuve en est aujourd’hui au Musée du Luxembourg qui présente 278 photos dont 142 n’ont jusqu’à présent jamais été montrées au public. De cet œuvre intime et personnelle, non destiné à être vu, chacun viendra y puiser son propre ressenti, les experts eux ne tarissent pas d’explications, d’exégèses sur le pourquoi du comment.
Nous, simple visiteur, nous nous contenterons de regarder, via le prisme de Vivian Maier, la vie telle qu’elle-même a choisi de la capter des années 50 aux années 1999. Gaëlle Josse publie, en co-édition avec la RMN-Grand Palais/diChroma Photography, le journal de l’exposition où elle écrit : « empoignant la vie qui était partout où elle portait son regard. Elle la saisissait par petites séquences, elle l’observait, elle la suivait. » Une phrase qui résume bien ce circuit photographique à travers la vie de Vivian Maier.
Infos pratiques :
Musée du Luxembourg - 19, rue de Vaugirard - 75006 Paris
Exposition présentée au public du 15 septembre 2021 au 16 janvier 2022 tous les jours de 10h30 à 19h, nocturne les lundis jusqu’à 22h, fermée le 25 décembre 2021. Fermeture à 18h30 les 24 et 31 décembre.
Les tarifs : 13 euros ; TR 9 euros, spécial Jeune 16-25 ans : 9 euros pour 2 personnes du lundi au vendredi après 16h
gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires des minima sociaux, illimité avec le pass Sésame Escales réservation conseillée
Accès : métro St Sulpice ou Mabillon | rer B Luxembourg | bus : 58 ; 84 ; 89 ; arrêt Musée du Luxembourg / Sénat
Informations et réservations : museeduluxembourg.fr
Par D.M
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