"Karl Lagerfeld, un roi seul", ou les confidences du dandy de la mode

Culture | Publié le 25/09/2008 13:19:34
"Je veux bien être gentil mais je ne veux pas que ça se voie", confie le couturier Karl Lagerfeld dans un documentaire qui révèle partiellement l'homme caché derrière le célèbre personnage aux lunettes noires et au catogan poudré. "Karl Lagerfeld, un roi seul", signé Thierry Demaizière et Alban Teurlai, auteurs de ce documentaire tourné pour France 5, retrace le parcours du plus médiatique et du plus secret des couturiers, de son enfance au fin fond de la campagne allemande jusqu'à sa consécration comme figure incontournable de la mode.

"Il a tendance à raconter une biographie toute faite, mais quand on sort un peu des sentiers battus, il est très juste", dit Thierry Demaizière, ancien reporter à RTL. Les auteurs ont interrogé le couturier sur son enfance, ses parents, la guerre, ses relations d'abord amicales puis de rivalité avec Yves Saint Laurent...

Dans ce film diffusé dans le cadre de l'émission "Empreintes" pendant la semaine parisienne de la mode, Karl Lagerfeld semble avoir renoncé à être cette "marionnette", selon ses propres termes, qu'il aime incarner dès qu'un micro se tend vers lui.
Le documentaire dresse le portrait d'un homme pudique, curieux et érudit, d'un amoureux du "Grand Siècle" interrogé au milieu des 50.000 livres de sa bibliothèque, à Versailles et Hong Kong.
Karl Lagerfeld évoque son enfance dans un milieu privilégié, auprès d'une mère à l'amour vache et d'un père gentil mais absent. Il porte une culotte tyrolienne, des cheveux longs: "j'ai toujours voulu être différent", dit le couturier qui a détesté être enfant.
"J'aurais adoré jouer au piano", raconte-t-il. "Tu n'as aucun talent, dessine, ça fait moins de bruit", lui aurait lancé sa mère. Il dit ne pas en vouloir à cette femme qui lui mettait "le nez dans le caca" et lui "apprenait à rire de (lui)-même". Sur fond d'images d'archives, Karl Lagerfeld explique qu'il a vécu la deuxième guerre mondiale comme "une espèce de blanc". A propos du génocide juif, il affirme: "c'est quelque chose que de ma vie je ne comprendrai pas".

Le film montre la naissance d'une ambition, née d'un défilé Christian Dior en 1949 à Hambourg. Le téléspectateur suit le jeune Allemand barbu à Paris -"c'est là que je veux vivre", a-t-il décrété-. Il retrace les étapes de son parcours jusqu'à son entrée chez Chanel, "Belle au Bois Dormant" que Karl Lagerfeld réveille à partir de 1982. Filmé dans les ateliers, le couturier parle de la mode qui "essaie de concrétiser à sa façon l'air du temps", convaincu que "la seule chose qui dure, c'est l'éphémère".

INFOS PRATIQUES :
Diffusions sur France 5 : Ven. 03 octobre 2008 à 20:38, Dim. 05 octobre 2008 à 09:25
Ven. 03 octobre 2008 à 20:38
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