Côté Musique, Les filles d’avril 2010

Culture | Publié le 12/04/2010 07:33:05
Trois nouveaux projets à découvrir ce mois-ci, comme toujours notre sélection musique est consacrée aux femmes. Diane Birch, Sharon Jones, Sophie Hunger, trois artistes très différentes pour des genres musicaux très variés. De la musique américaine très accessible avec Diane, de la soul historique avec Sharon, de la musique plus intimiste avec Sophie. A vous de faire vos choix.



Diane Birch – Bible belt


Rarement un premier album aura exprimé autant de maturité. C’est pourtant bien le cas de « Bible belt » le premier album de l’américaine Diane Birch. Un album complet qui fait un tour d’horizon de la musique américaine dans ce qu’elle a de meilleur. Du plus classique au plus moderne, du jazz au gospel, en passant par la country et la pop, sans oublier le folk et le rock. Difficile de croire que cette jeune pianiste et compositrice possède autant de répertoire à l’âge de 27 ans.
Diane Birch a appris le piano dès l’âge de sept ans avec la méthode Suzuki et a développé son aptitude à rejouer une mélodie juste après l’avoir écoutée. “Depuis que je suis enfant, explique-t-elle, j’ai eu beaucoup de chance d’être capable de faire ça.” Dès qu’elle a été en âge de vivre seule, Diane Birch a déménagé à Los Angeles dans l’intention de composer des musiques de film. Pour vivre, elle a appris un répertoire de standards qu’elle a commencé à jouer au piano au Beverly Hills Hotel ou à l’Orangerie. Le chanteur et icône Prince l’a remarquée un jour et invitée à venir faire le bœuf chez lui avec ses musiciens : elle ne s’est pas fait prier. De fil en aiguille elle a composé des chansons qu’elle a publié sur son myspace là où un manager l’a repéré. Contrat en poche elle s’installe à New York et nous livre aujourd’hui le fruit de son travail avec « Bible belt ». “Le titre ‘Bible Belt’ signifie plusieurs choses pour moi, précise Diane Birch. Fille d’homme d’église, j’ai grandi dans un environnement très religieux, particulièrement contraignant. Je parle constamment du paradis, des anges du pardon. Je suis très inspirée par la musique d’église, ses structures d’accords, ses couleurs sonores. C’était contraignant lorsque j’étais enfant, mais je constate aujourd’hui que ç’a attisé l’envie de créer qui brûlait en moi.”
On craque forcément pour les 13 chansons, Diane propose sa propre vision de la musique américaine. Des musiques qui seraient pour beaucoup la parfaite BO de séries américaines encrées dans un certain quotidien emprunt de romantisme. C’est simple on adore.

Sortie le 26 avril 2010 – EMI

Sharon Jones and the Dap-Kings - I learned the hard way


Ce mois-ci on poursuit notre exploration de la musique américaine avec Sharon Jones, histoire de suer un peu sur le groove de cette femme à la voix remarquable entourée par une section de musiciens, The Dap-Kings non moins remarquable. Une voix, des musiciens, des chœurs, des cuivres, la recette est connue mais terriblement efficace. Natif de la même ville de James Brown, Augusta en Georgie, Sharon Jones s’en inspire, dans le rythme, dans la force, dans l’émotion. On notera quelques références à ses ainés comme Marva Whitney, Otis Redding, Wilson Pickett, Mahalia Jackson, The Meters … Alors si vous avez le cœur groovy en ce mois d’avril ce disque est pour vous, déjà un classique de la soul.

Disponible – Daptone Records

Sophie Hunger – 1983


Changement de tonalité et d’ambiance avec Sophie Hunger. Cette chanteuse zurichoise nous avait séduit en 2009 avec son premier album forte d’un pop-folk intense. Mais pour « 1983 », référence à son année de naissance, Sophie Hunger s'est tout d'abord libérée du décor sonore acoustique et explore de nouvelles contrées musicales faites d’un peu d’électronique, de vocalises, de beats détonants. La multi-instrumentiste a produit ce nouvel album en quatre langues en collaboration avec l'ingénieur du son Stephane Briat (Phoenix, Air) à Paris. Entre ballade singulière et morceaux plus rythmés Sophie Hunger n’a rien perdu de son intensité, bien au contraire. Sa voix est toujours aussi troublante et envoûtante.
Celle que The Guardian avait consacré comme le croisement entre Laura Marling, Beth Orton et Björk prouve tout simplement qu’elle est elle, et qu’il faudra compter avec elle à l’avenir. Sophie Hunger, qui a grandi en Angleterre, en Allemagne et en Suisse, vit et compose entre les frontières. Sa musique est comme elle, inspirée. « 1983 » est un album brillant qui vous séduira forcément.

Par L.L

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