Bilan & Tendances après la fashion week prêt à porter été 2011
Defiles | Publié le 11/10/2010 07:20:37
A l’heure des bilans, cette dernière fashion week aura apporté plus de questions que de réponses où même des solutions sur le rôle et la place de la mode à Paris. Au moment où les fashion week concurrentes comme celles de New York, Londres ou Milan jouent la carte de la concentration et de la solidarité entre les marques, Paris se disperse. Plutôt que de se dérouler en un lieu, ce qui était plus ou moins le cas autrefois avec le Carrousel du Louvre, les défilés se tiennent dans des lieux éparpillés aux quatre coins de la capitale. Le résultat : beaucoup de stress et de fatigue pour l’ensemble des acteurs de la mode. Pourquoi ne pas utiliser des lieux comme le 104, la halle Freyssinet, ou bien encore la Cité de la Mode et du Design des Docks en Seine ? On peut se poser cette légitime question. Ces lieux certes moins prestigieux que le Grand Palais ou les Tuileries, offriraient pourtant beaucoup d’avantages qu’ils soient logistique ou économique. La Fédération Française de la Couture et l’Etat français n’ont-ils pas la volonté réelle de facilité le déploiement des marques dans les meilleures conditions. Entre calendrier surchargé (pas loin de 90 défilés) et une crise économique toujours bien présente cette solution semble pourtant la plus réaliste. Entre les défilés minimalistes, les shows purement et simplement annulés, et les spectacles des marques de luxe, l’écart entre les griffes de mode n’a jamais été aussi grand. En coulisses et sur les bancs des défilés la passion n’est plus là. L’enthousiasme est rare. Les vraies émotions trop éparses.
Dans ce contexte, peu de marques osent. Les mots d’ordres sont « archives », « adn », « codes ». Les directeurs artistiques qu’ils viennent d’arriver ou non à la tête de telles ou telles griffes « réinterprètent » les codes de la Maison, « s’inspirent » de l’adn …. Bref, on innove peu et on prend aucun risque, ce n’est pas le moment ni le souhait des actionnaires et des mécènes. Une collection réussie est une collection qui se vend ou qui va se vendre c’est un fait inéluctable. La phrase « La Mode est un éternel recommencement » n’a jamais été aussi actuelle.
Justement côté mode qu’en est-il de cette saison printemps-été 2011 ? Les tendances ne sont plus aussi claires que par le passé. Chaque marques campent sur ses valeurs et ses actifs. On retiendra toutefois que le vestiaire féminin s'inspire de celui de l'homme, une tendance qu’on n’attendait pas pour l’été 2011.
Chez Louis Vuitton, Marc Jacobs est l’un des rares à prendre des risques. Cette saison il joue la mixité Orient / Paris en rendant hommage aux créateurs asiatiques des années 70 comme Kenzo. Il n’hésite pas à jouer la carte du décalé, du kitsch, du brillant avec des motifs animaliers étonnants et détonnant. Pour Chanel, Karl Lagerfeld nous aura proposé dans un jardin à la française, une collection sans surprise, faites de tailleurs Chanel modernisés et réinterprétés. Le créateur innove sur les matières et sur les motifs parfois troués. Stella McCartney aura une nouvelle fois enthousiasmée Paris avec sa mode tout en pastels jouant des contrastes homme femme avec des costumes masculins et de longues robes. Chez Yves Saint Laurent, Stefano Pilati réinterprètent les codes de la marque dessinés par Yves Saint Laurent. On retrouve les pièces essentielles avec des trenchs, des tailleurs, des blouses, conçus avec beaucoup de pureté. Phoebe Philo chez Céline s’impose. On retiendra l’abondance du blanc, des pastels, les matières telles que le coton, la laine, le cuir, la soie, et un matelassé en lin spécialement créer pour ce défilé, une belle réussite.
Pour Balenciaga, Nicolas Ghesquière est toujours aussi créatif avec de riches cuirs, des vernis brodés, des jupes en maille ou en sky, parfois laquées. On aime particulièrement les blousons et les mini-vestes. Isabel Marant, chouchou des fashionistas, a proposé une ligne plus sportive et streetwear, avec des looks de garçon manqué, une silhouette androgyne qui a son charme. Pantalon pirate, short, petit gilet, petite veste, sont les pièces essentielles de la femme Isabel Marant pour l’été 2010. Sophie Albou pour Paul & Joe aura apporté la fraîcheur, les motifs et les couleurs qui auront manqué à cette fashion week, comme Jean-Charles de Castelbajac mais là on est plus habitué. Une fois de plus Christophe Decarnin chez Balmain bouscule la mode avec son style si particulier et reconnaissable entre mille. Parfois trash, parfois violente et inspirée, cette mode est destinée à une clientèle bien ciblée de fashionistas branchées ayant envie de se dévergonder. Riccardo Tisci pour Givenchy propose enfin un prêt à porter plus accessible, plus commercial.
Chez Fashions-addict.com on aura aimé plus particulièrement les nouvelles silhouettes de Fatima Lopes, les nouvelles options d’A.F Vandevorst, la fraîcheur faussement rétro de Sonia Rykiel, les lignes élégantes de Zucca, les couleurs et les partis pris de Marithé + François Girbaud, les 40 ans de Kenzo, les propositions pour le jour et le soir d’Elie Saab. Et on continue à suivre de près les jeunes talents comme Dévastée, Impasse de la Défense. On aura été sensible au retour de Pierre Cardin sur les podiums.
Côté tendance on se dit que les pastels et les blancs seront incontournables, que la ceinture ficelle a de beaux jours devant elle, et que le style Garçonne se déclinera sous le soleil dans des vestes légères, des mini-blousons et des pantalons de toutes sortes jusqu’à devenir des shorts sexy ….
Par MJK
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