L'histoire des marques : Balenciaga

HIstoireDesMarques | Publié le 24/08/2006 19:45:40
Plus qu'une marque Balenciaga est avant tout un nom. Le nom d'un créateur de génie qui a marqué de son empreinte l'Histoire de la mode. Quelqu'un hors-norme qui a su imposé son style et habillé les femmes comme seule une sensibilité extrême pouvait le faire. Revenons en quelques lignes sur le parcours de cette marque.
Né en 1895 à Guetaria au Pays Basque espagnol, Cristobal Balenciaga a consacré sa vie entière à explorer les techniques de la couture qu’il a poussée au plus haut niveau par la simplification intransigeante d’une coupe devenue légendaire. A l’âge de 23 ans, il ouvre sa première maison de couture à San Sebastian aux Pays-basque, puis successivement deux autres, à Madrid et à Barcelone. Il monte régulièrement à Paris, achète des modèles chez les grands couturiers tels, Elsa Schiaparelli et Madeleine Vionnet, dont il étudie la construction. Il en décortique les structures, à la recherche de leurs secrets. Cet autodidacte apprend et s’imprègne des méthodes d’assemblages des grands noms de la couture parisienne, constituant la base de ses connaissances. Comme quoi la meilleure école reste l'observation du travail des autres. Observer, s'imprégner, s'inspirer, créer son style, voilà le cheminement de la création. Fuyant la guerre civile en Espagne, il s’installe à Paris en 1937. C'est l'un des rares couturiers à avoir supervisé simultanément trois maisons, mais c’est indéniablement à Paris, au 10 Avenue George V, que ses créations lui valent d’être couronné «Roi de la couture parisienne». Dès ses premières collections, il impose son style par la perfection de sa coupe et sa fascination pour le noir profond. Il crée une silhouette faisant intervenir un jeu nouveau entre le corps et le vêtement où la souplesse règne sur une base classique pour mieux sublimer la femme. Influencé par la culture de son pays, le couturier y puise son inspiration : capes de toréador, robes d’infante, gamme de couleurs surprenantes, mantilles en dentelle noire ou drapés aux tonalités acidulées. Maîtrisant les techniques acquises, il utilise une grande variété de matériaux. Draps de laine épais et côtelés, à la raideur sèche forment le vocabulaire de ses tissus irréguliers qu’il choisit pour leur interaction avec la lumière.
En février 1968, après avoir présenté sa dernière collection, il part en retraite en Espagne et ferme sa maison parisienne. Balenciaga aimait dire : «Un bon couturier doit être : architecte pour les plans, sculpteur pour la forme, peintre pour la couleur, musicien pour l’harmonie et philosophe pour la mesure».
Nicolas Ghesquière (photo en haut )prend la direction artistique de la maison en 1997. Dès ses débuts, il signe avec détermination des collections sobres et maîtrisées cristallisant une vision très personnelle qui attire immédiatement l’attention. Il remporte un succès international et intègre rapidement le cercle fermé des directeurs artistiques qui ont su restaurer et perpétuer l’image et la légitimité des grandes maisons de la mode. L’histoire Balenciaga réunit à la fois l’homme, Cristobal et sa Marque qui, trente-quatre ans après sa mort, s’inscrit non seulement dans un patrimoine collectif mais reprend place sur le devant de la scène internationale.